Plus malaisant, on meurt !
Mais comment la plus grande star pop des années 80 – 90 en est arrivée là ?
Madonna est précurseur. Madonna c’est l’initiatrice de tendance, de mouvement. Madonna, c’est le succès.
Qu’on l’aime ou non, c’est un pilier de la pop culture qui a marqué de son empreinte toutes les générations. Et une empreinte, c’est une marque. Ça tombe bien, mes articles comme ma chaîne YouTube, le Disrupteur, parle essentiellement de marque, de créativité et d’innovation.
Les plus anciens écoutaient ses vinyles. Les plus jeunes connaissent au moins son nom, ses dernières années, plus pour ses frasques que pour sa réelle innovation. La marque Madonna est en train de sombrer, de s’engouffrer dans tout ce qu’il ne faut pas faire.
CRÉATRICE DE TENDANCE
Avant d’entrer dans le vif du sujet et d’analyser cette descente aux enfers, nous nous devons de regarder dans le rétro. Pour comprendre tout mouvement il faut jeter un œil sur son histoire.
Parce qu’après tout Madonna ce n’est pas rien. Plus de 335 millions de disques vendus dans le monde au cours de sa carrière. 7 Grammy Awards. Plusieurs films, très discutables, à son actif. Une vraie influence sur le monde de la musique, de la mode, de la culture. Une icône à l’instar d’un Mickael Jackson. La marque Madonna est sulfureuse. C’est ce qui fait son succès. Elle casse les codes dès son premier titre everybody. Avec un style reconnaissable au premier coup d’œil, elle marque les esprits.
À cette recette, nous pouvons y ajouter un coté très sexy qui sera son fonds de commerce tout le long de sa carrière. Et c’est justement là où est le problème !
LE SEXE POUR TOUS
Le problème, c’est que le business de Spielberg, Picasso ne sont pas entièrement axés sur le sexe et la sensualité ce qui est la base de la marque Madonna.
En 2022, elle aura 64 ans. Pas évident de faire fantasmer les hommes et les femmes de la planète à cette âge-là. Ses clichés « sexy » à 63 ans ne manqueront pas de provoquer le malaise aussi bien auprès de ses détracteurs qu’auprès de ses fans qui se rendent bien compte qu’elle n’accepte pas de vieillir.
La lumière des projecteurs a fait naître une idole mais quand la lumière se ternit, elle laisse place à un monstre difforme qui ne veut pas accepter les marques du temps en essayant de les cacher avec de multiples opérations chirurgicales.
C’est le problème du succès d’un artiste en pleine lumière. Mais ça, on en parlera en détail dans le prochain chapitre.
La Madone ne voulant pas se remettre en question, se déclarera victime d’âgisme. Bien sûr ! Surtout que Madonna est issue d’un monde où l’image, bien que très importante, n’était pas over consommée comme aujourd’hui.
Ouvrez votre smartphone et vous aurez une foultitude de corps dénudés de femmes toutes plus jeunes les unes que les autres. Madonna entre en concurrence avec ces pseudos starlettes.
Oui, bien sûr, il y a sa musique aussi mais là aussi elle rencontre un problème évident. Au début de sa carrière, Madonna insufflait la tendance. C’est elle qui disruptait le marché de la musique. Et pour reprendre les grands principes de ces articles, l’armée de clones arrivait pour reprendre et surtout copier tout ce qu’elle faisait. A tel point, que nous pouvions voir son influence dans les chansons ou dans les tenues vestimentaires d’autres artistes.
Mais au début des années 2000, le courant s’est inversé. Madonna a cherché à s’entourer, non pour renforcer sa créativité, mais pour aller chercher les nouvelles tendances. Elle voulait les Daft Punk qui étaient à la mode du moment mais ils eurent l’excellent reflexe de refuser. Elle s’est acoquinée avec Martin Solveig, Mia, Nikki Minaj … toutes les stars du moment. L’association est gagnant/gagnant. Les nouvelles stars se retrouvent validées par la plus grande star et Madonna profite de l’aura de celles-ci pour rester dans l’actualité.
En fait c’est un cache misère ! Elle n’arrive plus à exister de par ses propres initiatives. Elle a besoin d’autres images pour faire exister la sienne. L’initiatrice de tendance se transforme en suiveuse de mode. Tout ce qu’il y a de pire pour une marque leader.
CONSTANCE ET INCOHÉRENCE
Constance et incohérence ne sont pas les prénoms de jeunes femmes que j’aurais rencontrées, non, non, on se calme messieurs. Ce sont tout simplement des valeurs phares d’une marque pérenne, créative, innovante et disruptive.
Commençons par la constance.
Fournir régulièrement un travail de qualité est une opération difficile. Si à cela, vous y ajoutez de la créativité, nous augmentons le niveau de difficulté. Et oui, c’est chaud ! Mais après tout si vous vous attendiez à des stratégies de copier-coller facile à adapter sans aucun travail de fond, je vous invite à quitter tout de suite cet article… La qualité est le meilleur business plan. Si votre travail est réellement de qualité, il paiera. C’est là où la constance prend sa pleine mesure.
Kobe Bryant, célèbre joueur de basket des Los Angeles Lakers, se levait plus tôt que les autres, se couchait plus tard que les autres pour être tout simplement … meilleur que les autres. C’est parce qu’il connaissait parfaitement toutes les gammes de son jeu qu’il pouvait aller chercher de la créativité dans celui-ci.
Reprenons le cas de Madonna qui a été constante pendant des années mais qui, plus le temps s’écoulait, manquait de cohérence. Sa marque axée sur elle-même, du personal branding et surtout sur son corps, son coté sexy et sensuel, était à durée limitée.
Il ne faut pas avoir fait de longues études pour comprendre que les humains sont plus attirés par la jeunesse. Même Madonna en a conscience ! Parce que bien qu’elle se plaigne d’être victime d’âgisme, elle multiplie les opérations pour paraître plus jeune. Si elle acceptait réellement son image, elle n’aurait pas recours au bistouri. Elle manque cruellement de cohérence. Sa marque se serait renforcée ou tout du moins aurait été plus pérenne en cultivant la rareté au fur et à mesure des années. Apparaître plus rarement, sortir moins de morceaux, moins d’albums, faire moins de concerts mais que ce soit de réels évènements, tout en acceptant son âge.
Cette communication aurait été bien plus raccord avec le côté « assumez-vous comme vous êtes » qui est le leitmotiv de la Madone depuis des années. Certainement qu’elle a préféré rester sous les feux des projecteurs pour ne pas qu’on l’oublie. Cultiver la rareté est une des fondations d’une marque solide. La constance oui, mais avec de la cohérence. Mais comment être constant et se renouveler ?
CONSTANCE ET COHÉRENCE
Parlons de simplexité. Ajouter de la complexité à votre travail tout en donnant une image de simplicité à votre client. Reprenons l’exemple d’un sportif. Lorsque nous voyons un match de Cristiano Ronaldo, tout nous paraît simple. Les dribbles, les passes, les buts, tout est fluide. A tel point que depuis notre canapé, nous pouvons nous étonner quand Cristiano rate une action. A tel point que nous pouvons râler en donnant des conseils … assis dans notre canapé, je le rappelle. Pourtant, le sportif est lui bel et bien sur le terrain.
Cette simplicité dégagée est en réalité le résultat d’une complexité d’exécution. Ronaldo a dû répéter des centaines, des milliers de fois un mouvement avant d’atteindre cette perfection. Il en est de même pour vos produits. La complexité doit être telle que vos concurrents auront du mal à le reproduire mais que vos clients le comprendront en un coup d’œil. C’est la force de la constance qui permet la simplexité. Pour un sportif, c’est plus facile à comprendre que pour une marque.
La difficulté est la suivante : Se renouveler tout en étant constant, s’adapter tout en gardant ses valeurs de cohérence. Une marque peut évoluer mais elle ne doit pas trahir l’ADN qui la constitue, ses valeurs. Les valeurs, c’est la base, le ciment, la chape de béton qui permettra de construire votre building, votre marque. Afin de laisser une empreinte visible à des kilomètres.
L’émir à la tête de Dubaï a construit un des plus hauts bâtiments du monde le Burj Khalifa. Pourquoi ? Tout simplement pour qu’il soit visible le plus loin possible et également pour qu’on parle de cet édifice et donc du pays. Bien joué ! J’en parle ici comme exemple.
C’EST A LA FIN DU BAL QU’ON PAIE LES MUSICIENS
Lors de mes articles, je vous parle régulièrement de l’importance de vous différencier. D’être diffèrent, diffèrent pour être sélectionné parmi la myriade de concurrents.
Madonna l’avait parfaitement compris en créant un style diffèrent pour une musique unique. Elle était originale. Originale dans sa différence mais également originale parce que tout était raccord : Le fond, la forme et le style.
Mais être original et créatif ne veut pas dire faire n’importe quoi. Avoir une crête bleue et un jean en latex avec des pointes, ce n’est pas être original, c’est surtout ne pas avoir de gout.
D’où l’importance de cultiver le temps long dans la réflexion de sa marque, de ses valeurs. C’est les balises du chemin que vous déciderez d’arpenter.
Madonna a trahi ses valeurs. Madonna n’a pas su évoluer. Au lieu de créer elle a subi. Après avoir cassé les codes, elle les a renforcés. Êtes-vous prêt à pratiquer la simplexité ? A innover ? A vous différencier ? A être constant et cohérent ?
Un autre artiste a su très bien utiliser tous les codes des grandes marques : Stromae. Je vous invite à regarder cette étude de cas très étoffée du chanteur belge méga star.
Vous avez juste à cliquer sur la vignette qui vient de s’afficher. On se retrouve dans cette étude de cas. Préparez votre meilleur cahier de note, parce que même si je suis végétarien, il y a beaucoup de viande a l’intérieur de celle-ci.
Pour regarder l’intégralité de cette analyse, cliquez sur l’image en dessous :