Tain ! J’ai plus une tune, je suis ruiné. C’est la crise. C’est la chute.
Le bitcoin et toutes les crypto-monnaies ont pris une claque monumentale. Le cours s’est effondré et tous les millionnaires éphémères se retrouvent à poil. Ah, oui ! Vous savez tous ces conseillers en investissement qui ont 18 ans, qui veulent vous apprendre la vie alors qu’ils n’ont pas encore vécu la leur.
Mais bref ! Aujourd’hui, ce qui nous intéresse de près, ce sont tous les biais psychologiques qui font qu’il y a autant d’engouement et de craintes autour du bitcoin. Parce que tous ces biais, vous pouvez les réutiliser pour fonder une marque solide. Cette vidéo n’est ni pour ni contre le bitcoin, bien au contraire.
Moi, quand ça descend, je suis aussi triste que vous parce que j’ai investi de l’argent.
Mettons les sentiments de cotés pour avoir une analyse pragmatique.
L’ILLUSION DES MILLIONS
Êtes-vous déjà passé près du bistrot près de chez vous ? Avez-vous vu le nombre de personnes qui sont au bar ? Qui achète des tickets de la Française Des Jeux ?
Jetez-y un œil la prochaine fois que vous y passerez et pensez à cet article. Le Français moyen rêve de devenir millionnaire rapidement. Rapidement et sans effort, je précise.
C’est comme le sport : nous souhaitons perdre le plus rapidement possible du poids mais si possible en restant dans son canapé, avec un paquet chips et une bonne série Netflix. La Française Des Jeux est assise sur un beau pactole basé sur le fantasme du français : « et si j’avais de la chance ? et si c’était mon tour de devenir riche ? ».
3800 tickets de grattage sont vendus chaque minute en France. 228 000 / h. Soit 5 472 000 / jour. Ça fait du monde tout ça. Cette opportunité de s’enrichir rapidement est également ce qui fait le succès du Bitcoin. La population sent qu’il y a une opportunité et comme tout le monde dit que ça va être le futur et que c’est un investissement rentable rapidement, la majeure partie des personnes ne veulent pas rater le coche. Ça s’appelle le FOMO. De l’anglais : Fear Of Missing Out, « peur de rater quelque chose ».
Les médias en font l’écho. Que le prix du bitcoin monte fort ou qu’il descende brutalement d’ailleurs. C’est comme pour les actionnaires qui touchent des dividendes. Soit quand le cours monte, ce sont des personnes qui s’en mettent plein les fouilles (alors qu’ils prennent plus de risque que la moyenne) ou soit de sombres crétins qui perdent beaucoup d’argent quand le marché se crash.
La vérité est entre les 2. Le moins d’effort possible pour le plus de résultat possible est le reflet d’une société qui adule le courtermisme. De novembre 2021 (58 000€) à aujourd’hui (20000€), le bitcoin a perdu 65% sur un peu plus de 7 mois. Entre 2013 et 2022, il est passé de 74€ à 20000€, il a fait x 270 sur 9 ans. La chute du cours actuel est évidente … ou pas. Tout dépend de l’échelle sur laquelle nous l’observons. Sur les 8 derniers mois, c’est descendu. Sur les neuf dernières années, c’est monté.
En voilà un dilemme : Faut-il vendre quand ça baisse ou vendre quand ça monte ? ou inversement. Un grand philosophe a dit : « Il faut acheter au bruit des canons et vendre au son du violon ».
Parce qu’en réalité tout est question de psychologie.
LA PSYCHO FAIT LES DINEROS
En réalité, le bitcoin est basé sur une seule et unique chose, la confiance.
Quand la confiance est au rendez-vous, le cours monte, les gens achètent. Quand la confiance part, le cours chute, les gens vendent.
La confiance rejoint un des thèmes fort de mes articles comme de ma chaîne : l’image de marque. Sans réelle confiance dans les valeurs d’une marque, la puissance de celle-ci s’étiole. La principale chose qui peut fragiliser cette confiance, c’est l’incohérence. Si la stratégie de communication de marque n’est pas cohérente avec les valeurs de la marque alors le client perd confiance en elle et décide de ne plus acheter ses produits.
À la différence près, qu’entre une marque et le bitcoin, il y a un produit.
Et oui ! Le bitcoin est basé uniquement sur cette confiance parce qu’il n’y a rien d’autre derrière. Aucun produit à vendre. Lorsque vous investissez ou que vous vous investissez dans une société (en achetant ce qu’elle vend), vous croyez au produit.
Prenons un exemple simple. Si j’achète un iPhone ou des actions Apple, je sais que derrière, la société fabrique des smartphones et des ordinateurs. Pour le bitcoin, c’est légèrement plus complexe. Même si la technologie connexe aux crypto-monnaies va certainement être très utile dans le futur, à part la croyance de s’enrichir rapidement, il ne reste pas grand-chose. C’est bien là le problème : tout est basé sur de la psychologie. Et ça va même encore plus loin puisque celui qui aura investi dans le bitcoin, voudra se persuader que ça va remonter. Il va renforcer sa croyance envers le produit parce qu’il a une dette d’engagement envers celui-ci. Une dette émotionnelle. C’est ce qu’on appelle la persévération. Le fameux syndrome qui arrive après avoir longuement hésité avant l’achat d’un produit : « oui mais il me sert à faire plein de chose et il n’était pas cher ».
En gros nous nous rassurons. Nous continuons à croire parce que nous l’avons acheté. Avouer que c’est une erreur est beaucoup plus coûteux que de continuer à se convaincre (et surtout de convaincre les autres) parce que nous avons eu tort.
QUI FAIT LE MALIN … FAIS LE DEVIN !
Bien évidemment lorsqu’une nouvelle opportunité arrive sur un marché, pléthore de malins s’engouffrent dans la brèche pour essayer de grappiller quelques euros.
C’est un phénomène tout à fait normal qui apparaît entre le moment où le marché observe l’innovation (ici le bitcoin) et où il se met à niveau de l’innovation.
Sur YouTube, nous pouvons donc voir foultitude de chaînes qui analysent les courbes du bitcoin.
« Oui, là, c’est un chandelier de Maddof qui croise une perche de Bubka qui nous fait arriver à une constante de Papin. C’est le moment d’investir les gars ».
Bon, ce sont un peu des « Madame Irma » modernes. Leur vidéo du mardi contredit celle du lundi et ainsi de suite. La volatilité du bitcoin permet surtout de feuilletonniser les contenus des youtubeurs financiers.
« Waouh, ça monte » : On fait une vidéo d’analyse pour l’expliquer grâce à la parabole Maseltof.
« Oh merde ! Ça descend ! » : On fait une vidéo d’analyse pour l’expliquer avec le carré magique de Tigana. Si le cours restait stable, ce serait plus pénible et il n’y aurait finalement rien à raconter. Ils utilisent le storytelling, l’art de raconter des histoires, essentiel dans une communication attrayante. Raconter des histoires fait partie de l’ADN humain. Que ce soit pour communiquer ou pour … acheter.
Même le plus grand influenceur financier profite de cette aubaine que représente les crypto-monnaies : Elon Musk ! (Et oui, les influenceurs ne sont pas que des bimbos siliconées qui vivent à Dubai)
Elon Musk se voit poursuivi pour avoir influencé le cours du dogecoin (autre crypto-monnaie). Elon Musk a publié de nombreux messages positifs sur cette crypto-monnaie sur Twitter. Alors que le cours stagnait autour d’un centime depuis sa création en 2013, il a littéralement a explosé pour atteindre les 70 centimes au mois de mai. Et boom ! Ça retombe avec un autre tweet de Musk. Comme quoi tout le monde veut sa part du gâteau. Tout cela renforce le brouillard de compréhension qui se situe tout autour du bitcoin.
QUI FAIT LE DEVIN … TOMBE DANS LE RAVIN !
Beaucoup de sentiments se mêlent autour du Bitcoin. Ce sentiment de devenir riche rapidement. Celui de ne pas rater une opportunité. Celui de surfer sur la vague. Le problème dans tout ça, c’est la passion. Ce sujet passionne les gens.
La passion trouble la vision et la raison redonne la vue.
D’où l’importance de toujours prendre du recul. D’analyser et de prendre du temps. Actuellement le bitcoin est en phase d’adoption par les primo-adoptants. La phase des innovateurs est passée.
Et selon la courbe d’Everett Rogers, la majorité n’est pas encore passé par la case bitcoin. Pour atteindre 50 millions d’utilisateurs, il a fallu 75 ans au téléphone, 38 ans à la radio, 13 ans à la télévision, 4 ans à Internet, 3 ans et demi à Facebook, 6 mois à Instagram et 19 jours pour une application comme Pokémon Go.
Le temps d’adoption s’accélère et le bitcoin, malgré toutes les spéculations qui l’entourent, sera surement un atout majeur dans le futur.
Et vous croyez-vous au Bitcoin ? Ou est-ce que vous pensez-vous que c’est juste une énième arnaque issue des méandres du net ?
Vos avis en commentaires m’intéressent.
Ah ! J’ai oublié de préciser. Je sais très bien que Bitcoin ça s’écrit BITCOIN, mais j’ai rajouté un E juste pour faire cliquer. #coquin.
Pour visionner l’intégralité de cette étude de cas, cliquez l’image ci-dessous :