COMMENT NE PAS CRÉER UNE OVERDOSE DE DÉJÀ VU ? (LE FILM D’HORREUR QUI A TOUT CHANGÉ)

Franck :

Bonjour à tous ! Aujourd’hui, je vais vous raconter une petite histoire avant de commencer cette vidéo. J’ai eu l’idée d’écrire une vidéo sur le film Blair Witch. Ça fait très longtemps que j’avais l’idée de parler de ça. Je parle de Blair Witch du vrai, non pas du faux. Quand je dis le faux, il y a eu un remake qui est sorti il y a quelques années, je parle du vrai Blair Witch, le premier. Quand j’ai eu l’idée de creuser sur le sujet, je me suis dit : autant demander à un expert du cinéma de venir sur le sujet. Un petit peu comme je l’avais fait avec Dr Dre pour Driver. J’ai fait appel à Louis de la chaîne Intercut.

Franck :

Salut Louis, comment tu vas ?

Louis :

Salut. Écoute, ça va très bien, et toi ?

Franck :

Super. Ça va très bien. Ça fait un petit moment que je suis maintenant ta chaîne.

Louis :

Ça fait plaisir.

Franck :

Il y a plusieurs choses que je trouve très intéressantes dans ta chaîne. C’est vrai que quand on regarde un peu dans le YouTube Game, je n’aime pas trop ce terme-là, on peut définir comme ça. Il y a énormément de chaînes de cinéma. Toi, ce qui est très intéressant, c’est que déjà dans le concept de ta chaîne, il y a un concept différent. On va en parler plus tard du film Blair Witch. Je voulais d’abord poser cette question-là à Louis. Est-ce que tu peux nous parler de ce concept ? C’est quoi ? Comment tu as eu l’idée ? En quoi c’est différent ? Ça fait plusieurs questions.

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Louis :

À la base, Intercut, ça ne ressemblait pas du tout à ce que c’était maintenant. Disons que moi, à la base, mon vrai métier, c’est de bosser dans la production ciné. Je suis chargé de prod, et de faire une chaîne YouTube pour aider les gens à comprendre ce que c’est que la production ciné. Parce qu’en vrai, c’est un métier qui est hyper fantasmé. Personne ne sait. Quand tu dis « producteur » à quelqu’un, le mec, il voit des millions de dollars, il voit un mec qui fume le cigare sur la table et dit : ce film-là, il est nul. On coupe. Ce n’est pas du tout ça.

Désolé de te décevoir. Non, ce n’est pas ce que je fais.

Franck :

Il a éteint son cigare avant l’interview. (Rires …)

Louis :

Non. En gros, c’est vraiment quelqu’un qui aide, qui est du côté des auteurs, en France en tout cas. Du coup, l’idée de faire une chaîne YouTube pour aider les gens à concrétiser leur projet. Parce qu’en vrai en France, il y a énormément de jeune scénariste, de jeunes auteurs, de jeunes autrices qui ont des idées, mais qui ne savent pas comment les soumettre à des boites de prod, comment les faire exister, etc.

Louis :

J’avais cette idée de faire une chaîne pour un peu aider les gens, parler de cinéma. Aussi d’entendre parler de mes gouts, des films que je conseille, etc. Très vite je me suis rendu compte que ce qui marchait le mieux, c’était quand même de parler de mes goûts. C’était peut-être un peu trop technique de donner des conseils de production, de parler du CNC, etc. Je le fais de temps en temps, mais ça intéresse un peu moins les gens. J’ai eu ce concept de partir d’un film connu de tous. On va dire : Jurassic Park ou Allien, et d’en parler pendant trois ou quatre minutes, de raconter la production de ce film, de dire comment il a été fait, comment il est né, quels sont les cerveaux qui l’ont imaginé.

Louis :

De dire : écoutez, tout YouTube parle déjà de ce film-là. Je veux dire Jurassic Park. Tout le monde connaît. Ce n’est pas très intéressant de faire une vidéo de quinze minutes Jurassic Park, tout le monde sait que c’est. Autant que je parle d’autres films que vous ne connaissez pas, dans lesquels vous allez retrouver tout ce que vous aimez dans le film de Spielberg. Par exemple, il n’y a pas beaucoup de gens qui savent que s’ils aiment “Les dents de la mer”, ils peuvent regarder “Les dents de la mort”, film sorti deux ans après, qui est complètement pompé sur “Les dents de la mer”, mais qui est quand même un film sympa.

Louis :

Je conseille aux gens ce genre de film vachement moins connu, en l’occurrence un film australien, qui est vraiment cool, mais qui n’a pas eu la chance d’avoir l’explosion de visibilité que les dents de la mer. Je conseille des films à partir d’une référence, dans lesquels les gens vont pouvoir retrouver ce qu’ils ont aimé dans la référence. Ça a plutôt bien pris. Écoute, ça a un petit peu fait exploser la chaîne. Je suis super content de ça.

Franck :

Super ! Le concept de la chaîne, c’est comme en mieux ou en moins bien. Est-ce que tu peux en parler un petit peu plus en détail ? En donnant un exemple, par exemple …

Louis :

Ouais. Ça va vraiment dépendre de mes goûts perso. J’ai essayé un peu d’ailleurs. C’est plus, c’est comme en moins bien. Je l’ai changé. Maintenant j’appelle ça l’héritage de… Par exemple, il y a la sortie du vidéo du Ghostbusters, plus maintenant parce que quand le deux sortira, ça sera dans trois mois. On verra. Je me suis rendu compte que je parlais de film référent. J’essaie de trouver un exemple immédiat quand je parle de Saw. On va parler de Saw, par exemple. J’essaie de trouver des films que je considère être meilleurs que le premier Saw, que j’ai pourtant bien aimé. Mais dans lesquels, sans ces films-là, je pense que Saw n’aurait pas existé. En tout cas, n’aurait pas existé sous cette forme, n’aurait pas eu ces quelques qualités, etc. Des films qui sont influant, qui sont fondateurs, en quelque sorte.

Louis :

Sinon, j’ai ce format en moins bien, qui s’appelle l’héritage deux. Par exemple, l’héritage de Ghostbusters. Je parle de films qui n’existeraient probablement pas sans Ghostbusters, mais qui sont quand même intéressants, qui ont quand même des qualités, qui sont drôles, un peu flippants. Qui ont les mêmes qualités que Ghostbusters sans avoir le même budget, la même virtuosité dans la mise en scène. Mais qui reste intéressant. C’est pour ça que l’appeler : c’est comme en moins bien, je trouvais que c’était un peu péjoratif. C’est un peu négatif. J’essaie quand même tout le temps de parler de films qui, même s’ils sont moins bien, ont quand même des trucs.

Franck :

Je trouve ça super intéressant déjà dans le concept parce qu’en fait, comme je le disais en introduction, le YouTube Game du cinéma est très saturé. Donc déjà d’arriver avec une autre version, c’est-à-dire, c’est comme par exemple, je crois que tu avais fait, c’est comme Spiderman en moins bien ou …

Louis :

C’est comme No Way Home en mieux.

Franck :

Il y a déjà un concept, donc ça veut dire qu’en fait, tu es parti chercher quelque chose de différent, même si à la fin ça revient au même puisque tu parles de cinéma.

Louis :

Ouais, ce n’est pas mal, tu vois en vrai, il y a plein de gens qui vont cliquer parce qu’ils ont vu Spiderman No Way Home sur le titre et c’est cool. Du coup, moi, dans la vidéo, je parle de Bergman. Si je peux parler de Bergman dans une vidéo qui fait 30 000 vues, tant mieux. Je parle des films qui m’ont vraiment influencé. Je veux dire, je parle de Sarabande. Je pense que c’est un film qui est quand même assez confidentiel. Ce n’est pas le genre de films sur lequel le public de Spiderman type irait cliquer. Si je mets une vidéo en me disant Sarabande de Bergman, chef d’œuvre oublié …

Franck :

Il n’y a personne.

Louis :

Il n’y aura personne. Si je mets Spiderman No Way Home en mieux et que je parle du fan service, entre guillemets, avec Bergman A dans ses films, faire revenir des personnages autrefois morts, etc., là, ça marche. Ça me permet de parler de films qui ne pourraient jamais exister sur YouTube tout en ayant cette manière d’attirer un peu les gens.

Franck :

Je prends des notes sur tes vidéos parce que souvent tu donnes pas mal de noms de films, donc je les note, je les note et puis après je vais les voir. Et ce qui est assez intéressant, je fais le parallèle avec ma chaîne, c’est que moi, j’ai un peu la même vision des choses. C’est-à-dire, par exemple, j’ai parlé d’un Cyril Hanouna, donc les gens vont cliquer sur Cyril Hanouna. Mais moi, ce qui m’intéresse, ce n’est pas le personnage grandiloquente Cyril Hanouna, c’est qu’est-ce qu’il a utilisé justement pour arriver à un tel niveau de succès ? Parce que si on arrive à un tel niveau de succès, c’est qu’il y a forcément du travail et des choses qui sont différentes. Ce n’est pas en soi le personnage de Cyril Hanouna. Donc, on ouvre sur un sujet très large, mais pour après arriver sur un sujet très sélectif, ce que tu fais d’ailleurs brillamment sur ta chaîne Intercut. Donc, on va rentrer dans le vif du sujet puisqu’on va parler du film Blair Witch.

Franck :

Est-ce que tu peux résumer brièvement le scénario du film pour ceux qui ne l’auraient pas vu ?

Louis :

En fait, c’est très compliqué, Blair Witch. Trois étudiants en ciné qui veulent faire un film d’horreur, qui ne veulent pas faire un film d’horreur en fait, qui veulent faire un documentaire sur les légendes d’une sorcière dans la forêt de Blair Witch. Du coup, ils vont dans cette forêt avec deux caméras pour filmer un petit peu ce qu’ils vont découvrir pour rendre leur court métrage de fin d’études. Sauf qu’évidemment, on est dans un film d’horreur, donc ils vont se perdre. Il y a des phénomènes paranormaux qui vont se manifester autour d’eux. C’est un film qui est en found footage, donc c’est un film qui prend la forme des images qu’ils ont filmées et qui auraient été retrouvées par les enquêteurs un an après. Donc vraiment, on est à la place des caméras. Disons que c’est un film en vue subjective, on est à la place des personnages qui tiennent les caméras. Donc, c’est un Rec avant l’heure, en fait. Oui, c’est ça, c’est un Rec avant l’heure.

Louis :

L’histoire c’est ça, trois ados perdus dans une forêt avec des phénomènes paranormaux et une sorcière qui veut les buter. Donc, on est vraiment, dans l’idée, un scénario très classique.

Franck :

Très classique et avec peu de moyens. Mais ça, on va le voir. Sur ma chaîne YouTube, j’ai l’habitude de dire que pour créer quelque chose d’innovant, le diable est dans les détails et les détails font le diable. C’est le cas de le dire avec cette vidéo puisque la sorcière, elle n’est pas très gentille. Donc en quoi le film était innovant ? En quoi il a été précurseur de tout un mouvement allant même jusqu’à l’overdose de celui-ci ?

Louis :

Déjà, moi, je ne dirai pas qu’il y a une overdose. Disons qu’il y a des abus parce que Blair Witch a lancé la mode du film d’horreur à très petit budget qui a donné quand même pas mal de daubes. On ne va pas se mentir.

Franck :

Comme quoi ?

Louis :

Il suffit de regarder dans les productions Blumhouse. La volonté de Blumhouse de faire des films qui coûtent moins d’un million de dollars, qui n’ont pas beaucoup d’effets spéciaux, mais qui vont se baser à fond sur du jump scare. En fait, ce sont des gens qui n’ont pas vraiment compris ce qui marchait dans Blair Witch, mais qui ont pris leur formation.

Franck :

Jump scare, c’est quoi ?

Louis :

Jump scare, le fait d’un coup de faire sursauter, genre, avec un visage de sorcière qui te saute à la gueule. Pour moi, c’est un peu des gens qui ont juste pris l’information essentielle pour eux du projet Blair Witch, c’est-à-dire un film fait avec peu d’argent. En found footage, ça peut rapporter plein de tunes, mais qui n’ont pas vraiment compris ce qui marchait dans le projet Blair Witch. Ce qui fait que dans Blair Witch, jamais, tu vas sursauter. Blair Witch c’est une ambiance. Le projet Blair Witch, ça a été un des premiers déjà à faire ce qu’il a fait, et c’est aussi pour ça, pour moi qu’il a vraiment marché. Après, je pense que ce qui a fait que le projet Blair Witch a bien marché aussi…

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Louis :
Franck :

Qu’est-ce qui a été innovant vraiment à l’époque ? Ce que tu as dit, c’était comment tu dis footage.

Louis :

Found footage.

Franck :

Ça existait déjà ?

Louis :

 Ça existait déjà. En fait, même les deux gars du projet Blair Witch qui ont créé le concept, ils se sont inspirés, à la base ils s’inspiraient des documentaires paranormaux. Ils ont eu l’idée du projet Blair Witch en regardant des documentaires sur le paranormal et ils se sont rendu compte qu’ils avaient plus peur des documentaires que des films d’horreur de l’époque. Du coup, ils se sont dits : vas-y, il faut qu’on fasse un film à la croisée des genres. Un film qui a l’air d’un documentaire, mais où vraiment tout part en couilles. Mais ça a déjà été fait. Il y avait un film qui était sorti deux ans avant, qui s’appelait The Last Broadcast, je crois. En gros, c’est l’histoire de trois ados qui vont dans la forêt en caméra tenue à l’épaule comme ça pour aller choper apparemment les images. Il y a des mythes avec le diable qui serait dans cette forêt. Ils disparaissaient un par un. À la fin, ils meurent. Donc ça, c’était deux ans avant Blair Witch.

Franck :

Il n’a pas marché.

Louis :

Non. C’est ça la différence. C’est que lui, il a coûté 2 000 €, il en a ramené 9 000. Il n’est jamais sorti en France. Mais les gens qui ont fait le premier Blair Witch l’ont vu.

Franck :

Ça leur a donné surement des idées.

Louis :

Ça leur a donné des idées. Puis même eux, ils ont une liste d’influences qu’ils assument. Ils parlent de Shining. Le projet Blair Witch, en fait, c’est un film qui est quand même référencé, mais ils ont réussi à en faire quelque chose d’assez énorme, avec un marketing assez fou et avec une dose d’originalité qui dépasse largement le sujet du film. En fait, c’est un film à concept.

Franck :

Mais pourquoi en fait, on en parlait en off tout à l’heure, on disait avec Raphaël, mon réalisateur qu’il y a eu Cannibal Holocaust avant. C’est Cannibal Holocaust, c’est un peu un vieux film. Je crois que c’est année 70.

Louis :

80, Cannibal Holocaust, je pense.

Franck :

79. Il vérifiera en off.

Louis :

Il me semble que c’est 80. 79-80.

Franck :

Oui, c’est un film assez violent et c’était déjà comme ça, mais qui n’a pas connu le succès de Blair Witch. Donc, Blair Witch a sûrement dû s’inspirer quelque part de ça. Blair Witch est 80. Blair Witch, vraiment, il a lancé un mouvement, ce type de film. Pourquoi ce film-là, en fait ?

Louis :

Si ça n’avait pas été Blair Witch, ça aurait été un autre. C’est juste que Blair Witch est arrivé avec une science du marketing assez énorme. Quand en fait vraiment, ils ont fait le film, ça a coûté 20 000 balles.

Franck :

J’ai 60 000 $ sur les chiffres. Alors, j’ai noté pour 60 000 $ de budget, il a rapporté 249 millions de dollars, soit quatre mille fois plus.

Louis :

J’ai peut-être une explication à ça. C’est parce qu’en gros, ils avaient fait leur première version à 20 000. Ils ont envoyé dans quelques festivals, notamment le Festival de Sundance. C’est un festival, comme on l’avait dit en off aussi, à moins qu’ils filmaient, je ne sais pas. C’est un festival qui accepte les films à concepts qui ne sont pas parfaits, mais qui montrent qu’ils ont assez d’intentions et de thématiques pour pouvoir être un grand succès international. Si tu es pris à Sundance, ton film est assuré. Donc, il a été projeté à Sundance. Comme ça, il ne peut pas faire beaucoup de bruit. Finalement, ça fait un bruit monumental parce que c’est très rare qu’on voit ça sur le grand écran. Cannibal Holocaust, ça n’a pas été diffusé à grande échelle.

Franck :

Ce n’était qu’en cassette.

Louis :

Ça a eu un grand succès en VHS. Du coup, le projet Blair Witch est diffusé sur grand écran. Les gens ne s’attendent pas du tout à ça. Il y en a qui ont la nausée, il y en a qui sont hyper flippés. Du coup, le lendemain, ils trouvent un distributeur. Le lendemain, il y a un distributeur qui arrive et qui achète les droits du film pour 1 million de dollars. Donc, ça s’est fait. Ton film, maintenant, tu sais qu’il va exister et le distributeur demande à ce qu’on retourne des fins. Du coup, ils ont tourné quatre fins. C’est peut-être pour ça que le budget final est à 60 000. ils ont tourné quatre fins qui ne seront pas du tout utilisées et ils vont rester sur la fin originale. Ça s’appelle foutre 40 000 $ en l’air. Même après Sundance, ils ont acheté les droits pour 1 million et ils avaient prévu de le diffuser dans 25 salles aux États-Unis, je crois. 25 salles, ce n’est rien du tout. Même en France, ce n’est rien. Sauf que les 25 salles sont prises d’assaut et je crois que trois semaines après le film, il est diffusé dans 2500 salles aux États-Unis. Et là, tu finis à 250 millions de dollars, tu as dépensé 60 000.

Franck :

Ce qui est plutôt un très bon rendement. Pour 60 000 $ de budget, il a rapporté 249 millions de dollars, soit quatre mille fois plus. Il est devenu le film le plus rentable de l’histoire, titre qu’il a gardé jusqu’en 2009. Est-ce que c’est un coup marketing ou c’est un vrai objet cinématographique accompli ?

Louis :

Tu sais ce que c’est le film le plus rentable maintenant depuis 2009 ?

Franck :

 Je l’ai vu quand je l’ai vu passer.

Louis :

C’est quoi ? Ce n’est pas Paranormal…

Franck :

Je crois que c’est ça. Je crois que c’est Paranormal Activity.

Louis :

C’est un peu la même veine.

Franck :

Exactement. C’est pour ça que je disais tout à l’heure un mouvement. Paranormal Activity, il y en a eu combien ? Sept.

Louis :

Paranormal Activity, franchement si tu comptes les spin-offs, tu devrais en avoir cinq, six.

Franck :

C’est un peu de l’overdose.

Louis :

C’est une overdose rapidement, Paranormal Activity, vraiment.

Franck :

Le premier, ça va.

Louis :

Du premier, moi, j’étais en overdose, perso.

Franck :

Est-ce que pour toi c’est juste un coup marketing ou un coup marketing qui a aidé quand même un film qui était brillant ou c’est juste un objet cinématographique accompli ?

Louis :

Ce n’est pas qu’un coup marketing. Je veux dire que c’est deux gars qui ont décidé de faire un film, à partir de là, le film est une œuvre d’art. Pour moi, c’est un film à part entière. Et eux-mêmes, je pense que quand ils l’ont réalisé, ils ne s’attendaient pas du tout à un tel déferlement. Donc, c’est un film avant tout et c’est un film qui a eu l’intelligence d’avoir été le premier film viral en quelque sorte et d’avoir eu des éléments marketing de fou pour faire.

Louis :

Vraiment le marketing du film “Projet Blair Witch”, c’est un exemple pour tout le monde.

À l’époque, il n’y avait pas vraiment Internet. Il y avait juste le festival Sundance. Il avait un site internet parce que c’est le festival de Sundance. Du coup, quand ils ont présenté le projet Blair Witch, ils avaient fait de fausses pages pour les acteurs en disant que les acteurs avaient été vraiment disparus. Sur la page IMDb qui venait à peine de naître, des acteurs, il y avait marqué « décédé ». Ils avaient pendant tout le festival de Sundance, ils ont créé des petites affichettes qu’ils distribuent à l’entrée avec les photos des trois acteurs en disant : si vous les voyez, contactez ce numéro de téléphone. Numéro de téléphone redirigé vers une fausse police locale.

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Louis :

Vraiment, c’était incroyable en termes de marketing.

Franck :

Ce sont les réalisateurs qui avaient pensé à ça.

Louis :

Oui, c’est les réalisateurs qui ont pensé à ça. Et après, ils ont été bien aidés. Par exemple pour le site web, ils ont eu l’idée après que le distributeur soit arrivé. Donc, je pense qu’il y a eu une petite alliance. Par exemple, ils distribuaient les petites affichettes des acteurs en disant qu’ils ont disparu et qu’il faut les retrouver absolument au festival Sundance. Ça, c’est les réalisateurs qui l’ont fait. Donc, il y avait l’idée. En fait, ça te créait une mythologie autour du film avant même que tu aies vu le film. Tu as déjà un background.

Louis :

Tu sais déjà de quoi ça va parler. Tu as déjà des attentes. Tu as déjà un peu peur. Tu ne sais pas trop ce qui se passe. Ça te confirme que ton film est une espèce d’ovni et ça te crée une mythologie. En fait, ce n’est pas juste un film, le projet Blair Witch. C’est un film qui a créé, je ne vais pas utiliser le terme d’univers étendu, mais ça a quand même créé son univers à lui qui existe en dehors du film.

Louis :

C’était rare à l’époque. On parle d’un truc, c’est quoi, 99-2000 Blair Witch. Il n’y a pas beaucoup d’exemples. Tu n’as pas beaucoup d’exemples de films qui ont réussi à faire ça.

Franck :

En fait, ils ont réussi à se différencier avant, pendant et après.

Louis :

Après, disons que le film, on a dit c’est un film à concept, le marketing était génial. Il y a forcément des petites touches d’imperfections là-dedans. Parce que forcément, quand le film a commencé à être diffusé à plus grande échelle, les acteurs ne pouvaient plus faire genre qu’ils ont disparu. On les invite sur les plateaux télé. On les fait apparaître. On les met en première. À partir de là, le film perd un peu son côté hyper mystérieux. Tu imagines si les acteurs n’avaient… Franchement, si les réalisateurs et les diffuseurs avaient fait un truc du genre, les acteurs n’ont plus le droit d’apparaître en public pendant un an. Ça aurait été incroyable. Mais, ça aurait été peut-être un peu trop aussi.

Franck :

Ça dépend du budget.

Louis :

C’est ça.

Franck :

Si l’acteur, il est payé pendant un an à ne rien faire, rester chez lui.

Louis :

On rappelle que c’est un film qui a coûté 60 000 $.

Franck :

Mais, c’était malin parce qu’en fait ma chaîne, elle parle beaucoup de créativité, d’innovation, d’image de marque et là c’est de la pure créativité pour se différencier. Ils se sont différenciés avant, grâce à ça. Ce qui créait quand même une sorte d’intérêt pour l’objet en lui-même d’aller voir ce film.

Louis :

C’est ça. Vraiment, je pense qu’à Sundance, tu as énormément de films. Donc, il faut que tu choisisses tes séances. Tu ne pourras pas tout voir, c’est comme le Festival de Cannes. Et s’il y a des gens qui sont payés ou même les réalisateurs eux-mêmes qui te donnent des affiches sur le film, en mode : « cet acteur a disparu, c’est l’acteur de notre film, on ne sait pas trop où il est », ça te créait déjà un nom.

Ce n’est pas non plus le truc le plus subtil du monde, mais ça te créait déjà un truc, en mode, il y a une curiosité pour ce film-là. OK, c’est bizarre. On ne sait pas de quoi ça parle. Je vais y aller. Il n’y avait aucune info sur le film, pas de synopsis. On savait juste qu’il y avait trois personnes qui sont allées enquêter dans les bois et qui ont disparu. On ne savait pas la part entre réalité et fiction. On ne savait pas si les acteurs avaient vraiment disparu.

Louis :

Il y a de l’intelligence là-dedans. Il y avait forcément beaucoup d’intelligence et beaucoup de créativité. Du coup, il fallait se différencier des 50 autres films projetés à Sundance. Ils l’ont fait et c’est pour ça que c’est devenu un hit sur place.

Franck :

D’ailleurs, souvent, je disais en intro de ce film que le remake était pourri. Oui certes, mais comme un film en général, il y a un remake, ça veut dire que le premier film avait été quand même assez bon. Sinon pour faire un remake, on en ferait un remake par mois d’un film vraiment qui n’a pas fonctionné.

Louis :

Disons que les Américains, ils aiment bien prendre les grands films asiatiques ou les grands films français.

Franck :

C’était des grands films à la base.

Louis :

Le projet Blair Witch, je trouve que c’est une belle proposition de ciné. C’est un film qui, par son concept même, arrive à nous faire oublier que c’est un film amateur, puisque c’est un film amateur. Le projet Blair Witch est un film qui a moins d’argent que 80 % des courts métrages de fin d’études de l’ESCRA ou de la Fémis. On regarde un film amateur, mais le concept même du film et le marketing et l’univers étendu tout autour font que tu l’acceptes et que c’est une force, en fait. C’est extrêmement bien pensé ça. C’est pour ça que ça marche comme ça, je pense.

Franck :

Qu’est-ce qu’ils ont fait après ces réalisateurs. Tu le sais ou pas ? Est-ce que ça a lancé leur carrière ou pas ?

Louis :

Tu ne me foutrais pas une petite colle là. Je ne sais pas.

Franck :

Tu viendras répondre en commentaire plus tard sur la chaîne YouTube.

Louis :

Je n’ai aucune idée. Je sais qu’ils ne sont pas liés aux deux.

Franck :

Parce que tu vois on parlait en off de “Requiem for a dream” qui avait été tourné. Puis ça a lancé “Requiem for a Dream”. Après, il a fait d’autres films. Est-ce que ce film-là aussi, ça a permis aux réalisateurs de perdurer et d’avoir d’autres films ?

Louis :

Je me demande parce que je sais qu’ils ont créé leur boite de prod pour le projet Blair Witch qui s’appelle Axone Film. Est-ce que cette boite a continué à produire d’autres films ? Tu me mets une petite colle là-dessus.

Franck :

Tu viendras répondre en commentaire dans six ans, quand la vidéo sortira.

Louis :

C’est noté.

Franck :

En 2030. En 2030, tu regarderas Blair Witch 32.

Louis :

En plus 2030, il n’y a pas un nouveau truc sur Blair Witch qui a été annoncé récemment. J’ai cette idée-là. Ah non, c’est un jeu vidéo. De toute façon, maintenant, c’est une franchise énorme. Maintenant, c’est une franchise avec 25 000 produits dérivés.

Franck :

J’avais lu aussi à l’époque, tu me diras. Je parle sous couvert de Louis. Donc si je me trompe, tu me dis. J’avais lu aussi qu’à l’époque, le film était en concurrence au box-office avec Sixième Sens qui avait beaucoup plus de budgets. Ce qui est arrivé, soit il a dépassé, soit il est arrivé juste après.

Louis :

Il est arrivé juste après.

Franck :

Pourtant, le film Sixième Sens, c’est aussi monté quand même sur un concept un peu différent, même s’il y a quand même une prod qui est plus forte.

Louis :

Oui, tu as Bruce Willis, Shyamalan quand même. Ce n’est pas comparable. Je pense que c’est deux films, dans le sens où le projet Blair Witch est vraiment un tsunami qui est arrivé alors que Sixième Sens, on s’attendait à ce que ce soit un film qui fasse au moins 200 millions. Le projet Blair Witch, personne ne pouvait dire que ça va faire 250 millions. Quand je prends la boite de distribution qui a racheté les droits pour un million, je pense qu’ils se disaient : si on en fait deux, on est content.

Franck :

Il faut savoir qu’un million, ça peut paraître beaucoup pour nous ou pour un être humain lambda. Mais dans le cinéma, ce n’est pas dingue.

Louis :

Dans le cinéma, pour donner un chiffre moyen, on va dire qu’en 2020 je crois, un long métrage français moyen, c’était 5 millions et Américains bien plus. Mais voilà, pour donner un ordre d’idée.

Franck :

Alors le film, il aura droit à une suite très rapidement mise en œuvre, vu le succès du premier. En fait, pareil, je parle sous le couvert de Louis, je crois que les producteurs, quand ils font par exemple, je ne sais pas si je donne un chiffre, 10 millions de recettes sur un film et c’est un succès. Je ne sais pas si 10 millions c’est un succès ou pas, je ne pense pas. Mais, ils savent qu’en faisant un deux, ils auront statistiquement la moitié. Je crois que j’avais lu ça. Je ne sais pas.

Louis :

Je ne connaissais pas cette règle.

Franck :

Je ne sais pas, j’avais lu ça à plusieurs reprises. Donc, ils savaient quand il fallait qu’ils fassent une suite ou pas. Donc le film, il a le droit à une suite. Est-ce que c’était une bonne idée d’exploiter le filon jusqu’à la dernière goutte ?

Louis :

Ça se tente. Ça dépend.

Franck :

Le mec est pragmatique.

Louis :

Non, mais tu me parles. Je te rappelle que je bossais dans la prod. Moi, tu me dis que le truc a couté 20 000 balles et il en a ramené de 250 millions. Je te dis : on va faire un deux, évidemment. Après, le deux, j’ai revu le un avant cette interview, je voulais revoir le deux. Disons, on a eu quelques souvenirs. Ce n’est pas les souvenirs qui m’ont donné envie de le revoir, mais je me souviens quand même qu’il se différenciait vachement du un. Qu’il avait l’intelligence de ne pas faire exactement la même chose, qu’il était quand même complètement neuneu. Enfin, vraiment, il y avait des séquences. Je me souviens même quand j’étais gosse, parce que je l’ai vu assez gosse, je devais avoir dix ans. Je me souviens quand même que je trouvais quand même bien gaga des fois.

Franck :

À dix ans, tu regardes Blair Witch.

Louis :

Je me suis tapé, vraiment j’ai regardé beaucoup de films très tôt. J’habite en Bourgogne, dans un village de 300 habitants, il n’y a pas grand-chose d’autre à faire. Du coup, j’avais découvert ça. Alors, je me souviens d’une scène de sexe sur un harmonica ou je ne sais pas quoi, avec une musique horrible. Je me souviens de …

Franck :

Je crois qu’à un moment ils sont tout nu. ils tournent autour d’un truc et ils sont tout nus, je crois. C’est peut-être ça.

Louis :

C’était peut-être ça. En tout cas, je me souviens que ça lorgnait vraiment vers une espèce de série Z. Que ça assumait complètement le fait d’être de retour au cinéma un peu kitsch, cinéma d’horreur un peu kitsch des années 80 qui n’avait pas peur du ridicule et qui n’avait pas peur d’aller dans le too much. Mais moi, je trouve que c’est une bonne note d’intention. Franchement, si j’étais producteur, j’aurais sauté sur l’occasion. Franchement, je ne serais pas passé à côté. Après, est-ce que les réalisateurs du un ont été OK ? Est-ce qu’ils sont liés à cette suite ? Je ne sais pas. Est-ce que tu sais toi ?

Franck :

Non, je ne sais pas.

Louis :

Je ne sais pas non plus. C’est plutôt à eux qu’il faudrait poser la question.

Franck :

On va leur envoyer un mail.

Louis :

Franchement, est-ce qu’ils sont OK pour avoir pu …

Franck :

Je pense qu’ils avaient dû toucher quand même des …

Louis :

Forcément. Il y a plein de gens qu’ils ont dû toucher énormément avec le premier. Je pense qu’ils ont touché beaucoup avec le premier. Est-ce qu’ils ont été d’accord avec la capitalisation de la franchise ? C’est une bonne question. C’est une question qu’il faudrait creuser. Je te répondrai encore en commentaire.

Franck :

Mais ce qui est intéressant et tu le disais à juste titre, c’est qu’on le veuille ou non, déjà le un, pour moi, c’est un ovni. Quand je dis un ovni dans le bon sens du terme, c’est qu’il a changé les choses. On arrive dans un truc qui est complètement nouveau, que ce soit dans l’avant, le pendant, après, comme on vient de le dire. Mais là encore, ça a été dans l’intelligence pour le second parce que le second n’a pas tiré le concept jusqu’à la mort. En fait, ils ont créé quelque chose de nouveau, pas de nouveau, mais de différent de la première œuvre. Et ça aussi, j’ai trouvé ça fort dans l’histoire Blair Witch, parce que c’était un autre film, un peu sur le même sujet, carrément sur le même sujet, mais vu d’une manière différente.

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Louis :

Mais je pense que de toute façon, j’avais vu aussi un truc. Je crois qu’il y avait, en fait l’univers étendu Blair Witch, il existe. L’univers étendu Marvel existe. Star Wars existe. Blair Witch existe. Je crois qu’il y a des trucs canon. Il y a deux trucs qui ne sont pas canons. Par exemple, je crois qu’il y a un jeu vidéo Blair Witch qui est canon dans l’histoire. Genre, l’histoire du jeu vidéo est canon de l’univers Blair Witch. Par contre, je crois que le remake, il n’est pas.

Louis :

Les fans hardcores, ça existe. Du coup, je me suis renseigné. Il y a vraiment des fans hardcores de Blair Witch genre qui considèrent que telle ou telle œuvre ne fait pas partie de l’histoire de Blair Witch. C’est comme Star Wars.

Franck :

Ils débattent.

Louis :

Oui, mais de ouf. Il y a vraiment des débats et ça montre bien, genre quand c’est sorti 2000. On est en 2022, 22 ans après, il y a encore des gens qui débattent de ce qui est dans le plan final ? Qu’est-ce qui les a attaqués hors champ, etc. On ne sait toujours pas. On ne sait toujours pas. Il y a toujours des théories, il y a toujours des engueulades. Sur des forums, les gens s’insultent, ils insultent sur le forum parce qu’ils ne sont pas d’accord.

Franck :

Sur un film.

Louis :

Ça, c’est classique. C’est classique. Franchement, les trois quarts de YouTube n’existeraient pas si on ne pouvait pas s’engueuler, surtout YouTube cinéma. On ne va pas se mentir.

Franck :

Franchement, je pense que c’est dans tous les sujets. Parce que moi, je vois aussi des fois je prends des prises d’opinions en disant machin, bidule. Mais ce qui est intéressant pour reprendre dans le cas de Blair Witch, c’est que ça a fédéré une communauté de fans et donc entre eux, ils arrivent à en discuter. Plus on fait parler de quelque chose, ça me rappelle la fin du film de Nolan avec la toupie, Inception où à la fin, les gars débattaient, je ne sais pas pour combien de temps.

Louis :

Le débat sur la toupie qui tourne.

Franck :

Mais ça fait fonctionner le film.

Louis :

Bien sûr, mais c’est comme ça que Inception sort de la culture populaire. Tout le monde en parlait. Et là, Blair Witch, ça a été pareil. Blair Witch, je pense que j’ai vu un truc comme quoi il y avait énormément de gens qui sont descendus sur le lieu du tournage. Ça a vraiment fait un truc touristique de ouf.

Franck :

Tu as ramené du business.

Louis :

Ça a ramené du business. La ville n’était pas très contente du fait qu’il y a plein de gens qui dégueulassent leur forêt et que la forêt soit connotée comme étant un truc que tu crèves si tu y vas. Ce n’était pas incroyable, mais ça leur a ramené de la tune quand même. Ça a fédéré autre chose que le film. En fait, le film a continué à exister après sa sortie et a continué à avoir des fans qui sont fascinés par l’univers qu’il a mis en place. C’est ça la marque. Ce n’est pas forcément la marque des grands films. En tout cas, c’est la marque des films qui ont un impact sur l’histoire et qui ont un impact sur l’esprit des gens. Blair Witch en a eu immédiatement.

Franck :

Mais cette histoire de sorcière, ça a vraiment existé ou pas à la fin. Parce que moi, je finissais par croire que ça existait, tellement l’histoire du film, elle était forte.

Louis :

 Non, c’est une mythologie qui a été créée autour du film. C’est mythologie créée autour du film. C’est une mythologique qui est hyper basique. En gros, tu as une sorcière qui était là il y a 300 ans, qui prend les gamins et qui force les gamins à se tuer pendant qu’il y en a au coin qui les regardent mourir. C’est hyper basique. Dans toutes les histoires de sorcières, c’est ça, Hansel et Gretel. C’est vraiment très basique, mais pas besoin de chercher à compliquer. En fait, c’est une mythologie. Ce film, il avait besoin d’une mythologie basique, sommaire, qui pose le contexte pour pouvoir exister. C’est ce qu’il a fait.

Après, c’est aux gens. En fait, il a un contexte suffisamment à la fois simple et puissant pour que les gens autour après continuent. En fait, les gens qui ont parlé du projet Blair Witch comme on le fait, c’est des gens qui apportent la pierre au projet Blair Witch, un univers étendu. C’est un univers qui s’étend à chaque fois grâce aux fans.

Louis :

Star Wars, franchement, je crois que l’univers que Georges Lucas a créé, c’est 10 % de l’univers de Star Wars. Tout le reste, c’est des fans. C’est des gens qui créent des fans fiction. C’est des gens qui font en sorte que le film existe autrement. Tous les gens qui sont allés se promener dans la forêt de Blair Witch en espérant voir la sorcière, c’est des gens qui ont contribué au succès de Blair Witch dans la culture populaire.

Franck :

Ce qui est intéressant, c’est que le fait de faire parler, ça fait fonctionner. Donc ça, c’est la marque d’une grande œuvre. Je me rappelle qu’il y a encore peu de temps de ça, il y a peut-être un an, j’ai acheté une tablette de chocolat de Willy Wonka de Charlie et la chocolaterie, avec le ticket en or à l’intérieur pour l’offrir à mon fils. Parce qu’il est fan du film. Et quand je lui ai donné la tablette de chocolat, même encore aujourd’hui, un an plus tard, il me dit c’est quand qu’on va à la chocolaterie ?

Louis :

Mais du coup, tu repousses au max le moment de la désillusion.

Franck :

Ah oui.

Louis :

C’est là que tu es foutu.

Franck :

Mais ce que je trouve intéressant, j’avais cette réflexion avec ma femme. J’ai dit : tu te rends compte, on va quand même acheter une tablette de chocolat plus cher. Parce qu’elle est plus chère que du vrai chocolat, parce que juste il y a le ticket en or et que ça va créer du sentiment et du plaisir dans les yeux du gamin. Et c’est un peu ça aussi avec Blair Witch. Quand les mecs discutent et ne sont pas d’accord, ils créent une discussion. Ils existent parce qu’ils parlent d’un sujet. C’est dingue quand même d’arriver à créer ça.

Louis :

C’est fou. Je pense que c’est un truc qui est complètement indépendant de la volonté des réal. Ça existe. Mais c’est arrivé 25 fois dans le ciné ou même dans l’art que les gens soient dépassés par l’impact populaire que leur film a. Je ne sais pas si tu as vu le dernier film Matrix, j’ai l’impression que Lana Wachowski dans ce film, elle dit : Matrix, j’en peux plus, j’en ai marre. Je n’ai pas envie de continuer à vivre dans cet univers-là. J’ai envie de faire autre chose.

Franck :

Est-ce que c’est un film de commande ou c’est plutôt un film qu’elle avait envie de faire ? J’ai fait une vidéo sur Matrix, je parle des trois premiers, et quand j’ai vu le quatrième pour moi, j’avais l’impression, comme tu dis, qu’ils en foutent.

Louis :

Je pense même qu’elle crache sur le reboot, sur les suites à répétition, etc. Donc moi, je pense que c’est une idée qu’elle a eue, mais je ne pouvais pas l’affirmer. Je pense que c’est une idée qu’elle a eue et je ne serais pas surpris.

Franck :

Qu’elle piétine tout ce qu’il y avait avant.

Louis :

Complètement, complètement. Ça, c’est un geste artistique que je trouve assez fort. Mais en tout cas, il y a énormément de gens qui sont dépassés par leurs œuvres. Alors après, comment les deux gars qui ont créé Blair Witch ont vécu le succès. C’est aussi une bonne question. Si ça se trouve après Blair Witch, ils ont hyper peur de se sentir, d’être les personnages d’une seule œuvre. Là, je n’en sais rien, j’imagine. J’imagine une des possibilités. Mais on ne sait pas comment ils ont vécu le truc. L’engouement autour de Blair Witch, ça a dû être assez difficile à vivre.

Franck :

Mais a contrario, ce qui est intéressant, c’est que j’en parlais avec Calbo qui était là tout à l’heure pour une autre interview. Je ne sais pas quand est-ce que sortira cette interview qui a sorti un album de rap, qui a marqué l’histoire du rap fin des années 90. C’était Calbo du groupe Ärsenik. Ils ont sorti avec leur groupe « Quelques gouttent suffisent ». Je lui disais : oui, c’est quand même incroyable parce qu’aujourd’hui, il sort un livre. Il a sorti un livre il y a moins d’un an. On est en 2022, donc en 2021. Donc, presque 20 ans plus tard, il sort un livre qui parle de son projet. Ça veut dire que 20 ans plus tard, il vit toujours de son œuvre. C’est vrai que ça peut te marquer, mais si tu es assez bon pour viser un produit vraiment qui va se différencier, tu peux vivre toute ta vie sur ce produit-là.

Louis :

C’est incroyable. Après, oui, c’est le cas, mais c’est un peu à double tranchant. Ça dépend vraiment des artistes. Il y en a, ça va les flinguer d’être les personnages d’une seule œuvre. Robert Pattinson, s’il n’avait pas été l’homme le plus intelligent du monde dans ses choix de rôles, il sera peut-être toujours à jouer le bellâtre à Twilight. D’ailleurs, c’est aussi un truc intéressant là à faire la manière dont tu …

Franck :

C’est prévu Batman 4. Je pense que je vais faire une vidéo dessus parce que j’ai changé tout à fait mon avis sur Robert Pattinson. Pour moi, c’était le mec de Twilight et j’exècre Twilight. J’étais obligé d’aller aux avant-premières parce que j’ai quelqu’un qui est très fan et j’ai dû y aller avec. Franchement, ce n’est vraiment pas ma came.

Louis :

Force à toi, on est ensemble.

Franck :

J’étais à toutes les avant-premières et quand je rigolais dans la salle, j’avais beaucoup de gens qui me regardaient de travers.

Louis :

C’était énorme Twilight. Moi, je me suis tapé un fou rire devant la scène où ils couchent ensemble pour la première fois dans Twilight quatre, quatre films… Je m’étais tapé un fou rire avec ma copine de l’époque.

Franck :

Mais là encore, on rejoint ce qu’on disait tout à l’heure. Ils sont tellement concernés par le film. Et c’est vrai que pour revenir sur Pattinson, mon avis a changé. C’est qu’après, j’ai regardé de plus près sa filmographie et je me suis dit que ce mec-là n’est pas con, ce mec-là est intelligent. Et le fait de faire le Batman parce qu’en fait je m’étais intéressé à lui par rapport à parce que j’ai fait une autre vidéo qui parle de Justice League et dedans je parle de Ben Affleck qui avait été démonté à l’époque où il avait tenu le rôle …

Louis :

Tous, Snyder, Ben Affleck.

Franck :

Michael Keaton, à l’époque, il avait été défoncé quand il avait fait Batman. Ce qui est marrant, c’est de voir que les gens maintenant, ils disent non, mais il faut que Ben Affleck reprenne le rôle.

Louis :

Andrew Garfield, c’est pareil. Andrew Garfield, personne n’est allé voir The Amazing Spider-Man 2.

Franck :

Là, ils veulent tout ce qu’il revienne.

Louis :

On ne va pas se mentir, j’ai vraiment du mal avec The Amazing Spider-Man 2. Vraiment, le voir réhabilité là, je ne comprends pas non plus trop. Je me dis que Marvel, je ne sais pas, peut-être que les autres Spiderman qui ont suivi, ils sont vraiment nuls au point qu’on a dit c’est Amazing Spider-Man 2, mais bon bref. C’est mon point de vue.

Franck :

Peut-être que c’est la communauté qui le réhabilite.

Louis :

Il le réhabilite parce que là, il a eu deux bonnes séquences dans le nouveau Spiderman. Mais vraiment je pense que si tu fais The Amazing Spider-Man 3, il sera fort au box-office.

Franck :

Je suis certain moi aussi.

Louis :

Il sera fort au box-office, complètement. C’est dangereux d’écouter les caprices de tous les fans. Il ne faut pas faire ça. Si tu bases ta stratégie… C’est un gros sujet de débat, si tu bases ta stratégie politique ou marketing sur les caprices des fans, tu vas tenir un an. Après, tu es foutu. Les fans, ils changent d’avis toutes les deux secondes. Et les fans, ils veulent quelque chose et quand tu leur donnes, ils en veulent plus.

Franck :

Du coup, il faut essayer de jauger, de leur donner assez et pas assez.

Louis :

Ouais, c’est ça. C’est pour ça, le projet Blair Witch, faire une suite, allons-y. Les fans le réclamaient. Après, le film s’est fait défoncer. Je ne suis même pas sûr qu’il ait ramené tant d’argent que ça. Je ne suis même pas sûr qu’il a été rentable. Mais voilà, c’est un studio qui a voulu donner ce qu’ils veulent aux fans. Le résultat, c’est un film que tout le monde a oublié.

Franck :

Tu travailles aussi dans le monde du cinéma comme tu nous as dit tout à l’heure. Toi, comment tu travailles ta créativité ? Parce qu’on le voit dans tes vidéos. D’ailleurs, tu prépares un nouveau style de vidéo parce que je te suis aussi sur ta chaîne YouTube, mais aussi sur Twitter tu en parles souvent. Comment tu fais pour stimuler la créativité ?

Louis :

Je pense que je n’ai pas trop le choix. En vrai, j’ai pris un gros gros virage. Disons que j’avais des horaires, je bossais de manière très classique, très traditionnelle, il y a encore un an, deux ans. Je bossais dans la prod. Je produisais du contenu. Je produisais des films pour plein de gens. Ça allait de Netflix à des fois du ciné, des fois de l’audiovisuel, des fois sur YouTube. J’ai bossé avec pas mal de youtubeurs, etc. Mais c’était vraiment quand tu produis, ce n’est pas de la créativité. Je dirais que tu es tenant, tu es le garant du bon déroulement du tournage. Tu gères les embauches des gens. Tu embauches les gens. Tu fais en sorte que tout se passe bien, que le projet existe. Ce n’est pas créatif, c’est plutôt fonctionnel.

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Louis :

Et Intercut, ça a été un des trucs qui m’a donné envie d’arrêter ça. Moi, la prod, maintenant, j’ai arrêté définitivement il y a huit mois, un truc comme ça. Et l’idée, c’est que je fasse des trucs qui me stimulent. Ce n’est même pas forcément créer, mais ça passe par des voyages, ça passe par des pulsions. Si j’ai envie de me casser, je me casse. Ça passe beaucoup. En fait, à partir de là où je vais écrire des trucs, à partir là monter des trucs. Intercut, j’ai envie que ce soit un énorme bac à sable. En vrai Intercut, je n’ai pas envie de me limiter d’autres formats. Hier, j’ai une idée de court métrage. Si je trouve que c’est une assez bonne idée pour l’écrire, je vais le finir en deux jours et mettre ça sur Intercut. Ça n’a rien à foutre dans ligne d’édito. Mais je n’ai pas envie d’avoir une ligne d’édito.

Franck :

Tu as envie de faire ce que tu veux.

Louis :

En fait, j’ai envie que ce soit un bac à sable total. J’ai envie que quand tu cliques sur la chaîne, les gens ne savent pas ce qu’ils vont voir. Est-ce que c’est un court métrage ? Est-ce que c’est un format classique où je sais qu’il va avoir des vues ? Je préfère être… J’aime bien l’idée d’avoir une chaîne un peu chaotique. J’aime bien cette idée-là.

Franck :

Pourtant, actuellement, c’est très structuré.

Louis :

Ça l’est trop et ça m’énerve un peu. C’est pour ça que j’ai fait un petit break d’un mois pour repenser un peu à la chaîne. Je pense qu’au moment de cette vidéo-là, la nôtre va sortir. Intercut restera structurée, mais structurée autour d’une idée qu’il y a le chaos ambiant. Si j’ai un truc que j’ai envie de mettre en ligne, je vais le mettre en ligne. Puis voilà que ça marche, que ça ne marche pas, on verra. Mais en tout cas, c’est comme ça que je vois les choses. Pour avoir cette idée-là, ça passe par : je me balade, je me promène, je prends du temps pour moi, je fais du sport et ça suffit. Puis, j’ai 25 idées à la seconde. Sur ces 25 idées, il y en a 24 nulles et j’essaie de faire en sorte qu’il y en ait au moins une bien.

Franck :

C’est déjà un bon ratio.

Louis :

C’est un bon ratio à la seconde, on va dire à la journée.

Franck :

D’ailleurs aussi, je vois, il y a un truc. Peut-être que les gens ne s’en rendent pas compte, mais il y a un truc qui m’a tout de suite surpris, pas surpris, sauté au visage quand j’ai regardé tes vidéos, c’est le travail. Parce que les gens pensent que tu écris juste dans ta vidéo. Mais je pense que ça nécessite énormément de recherche, que ça nécessite de travail dans les films, que ça nécessite du montage. Et les gens ne voient pas forcément ça. Quand tu produis ces vidéos-là, que tu publies assez régulièrement quand même.

Louis :

C’est une fois par semaine. Là, ça va être plus maintenant.

Franck :

Tu vas augmenter le rythme en plus.

Louis :

Là, je vais faire en sorte que ce soit une fois tous les quatre jours.

Franck :

Dans l’excellent livre Creativity Inc. du fondateur de Pixar, qui avait donné un concept, c’était nourrir la bête, protéger le bébé. Nourrir la bête, c’est donner, donner, donner, donner, donner. Au bout d’un moment, on arrive à saturation, on n’arrive même plus à contrôler. Ça serait un peu pour comparer parce que là on est sur YouTube, faire une vidéo par jour, à la fin, on ne peut pas donner de la qualité à une vidéo par jour. Et l’autre côté, c’est protéger le bébé, faire en sorte vraiment, de faire attention, très attention à tout ce qu’on fait, quitte à prendre du temps. Et il dit que le mieux c’est d’avoir un curseur en peu entre les deux pour fournir énormément de qualité et essayer d’en fournir le plus possible. Comment tu fais pour faire ça ?

Louis :

C’est stratégique. Disons que là, par exemple, j’ai changé un petit peu le format d’Intercut. Les vidéos, je les tourne. En fait, je les écris, un épisode. Intercut, j’écris. Généralement, je parle de films que j’ai déjà vus dans ma jeunesse. C’est rare que je fasse des recherches spéciales. Par exemple, pour « L’héritage de Ghostbusters », j’avais vu tous les films quand j’étais gosse. Alors, il y en a un que j’ai revu pour la chronique parce que je n’avais plus trop de souvenirs, mais c’est tout. Donc, j’ai cet avantage-là, vraiment, d’avoir vu franchement deux films par jour entre 10 ans et 18 ans, comme j’étais dans ma campagne. Ça m’aide vraiment sur YouTube.

Louis :

Sinon non, en vrai j’écris l’épisode. Et puis maintenant, j’ai un studio, j’ai une petite équipe derrière moi pour la technique, comme ici. Du coup, je filme les épisodes. Je filme les épisodes à la chaîne.

Franck :

Tu mets combien de temps pour écrire ?

Louis :

Franchement, si je suis rapide, je peux écrire deux épisodes par jour. Évidemment, le plus long c’est le montage. Le montage, c’est toujours un enfer. C’est terrible.

Franck :

Moi, c’est l’inverse. Par exemple, l’écriture, c’est un enfer.

Louis :

Ah oui.

Franck :

L’écriture, pour moi, pour écrire les scripts des études de cas que je fais, ça peut prendre entre deux jours et cinq jours entre les recherches et l’écriture. Pour moi, c’est vraiment de la scarification. C’est vraiment dur. Alors que le montage, je prends énormément de plaisir.

Louis :

Toi, tu es sur une quarantaine de minutes sur cette étude de cas, 40 minutes. J’imagine que tu as des sources bien précises, etc. Moi, les source, ce sont mes souvenirs. C’est ça aussi. En fait, c’est que mon point de vue à Intercut. En vrai, Intercut est très égocentré. Je parle de moi. Je parle de moi et j’espère et j’essaie de faire en sorte que ce que moi je pense des films, les gens vont penser pareil. Ou en tout cas, ça va leur donner envie de découvrir ces films. Mais au fond, c’est très égocentré de se foutre devant une caméra et de dire : moi, je pense ça de ce film-là.

Franck :

Donc, c’est pour ça que les gens viennent en vrai, quelque part. C’est pour soit te dézinguer parce que tu n’es pas du même avis qu’eux, soit dire que tu es génial parce qu’ils sont du même avis que toi.

Louis :

Au début quand tu fais ça, quand je me suis vu devant une caméra, je me dis, mais je me prends pour qui. Tout le monde s’en fout en fait. Ouais, je mesure… Ouais, c’est bien.

Franck :

Il y a 30 000 personnes aujourd’hui.

Louis :

Cela me fait bien plaisir, mais il y a une petite question de : mais qui je suis en fait, pour donner mon point de vue. Mon point de vue auquel je pourrais faire comme tout le monde et le donner en soirée après trois bières à mes potes. C’est tout. À qui je m’adresse. Ça marche bien et je suis extrêmement content. Intercut là actuellement prend un nouveau format, et j’essaie de faire en sorte que ça va être toujours de la qualité. Je refuse complètement le face cam.

Louis :

Ça va être un petit moment, mais je déteste le contenu de 95 % des youtubeurs ciné. Je ne peux pas la regarder. C’est du face cam sans montage, sans extrait. Tu n’as pas de rythme dedans. Il y a un gars, il a fait un petit buzz récemment sur Twitter pour avoir défendu Macron. Et tout le monde, c’est devenu un même ambulant. Mais lui, c’est un Youtubeur qui doit avoir 100 000 abonnés. C’est un pote. C’est un pote Youtubeur de cinéma. Mais il ne fait que du face cam où il donne son avis sur des films, etc.

Louis :

Je l’adore en tant qu’être humain. Moi, son contenu, je ne peux pas. Parce que c’est du face cam et que je trouve qu’avoir un mec qui pendant dix minutes me donne son avis en face cam sans rythme, sans extrait, sans quelque chose pour m’accrocher plus que ça, je ne peux pas. Moi, je ne ferais jamais ça.

Louis :

Après, est-ce que c’est plus qualitatif ? Je n’en sais rien, c’est aux gens de me le dire. Mais j’essaie de faire en sorte en tout cas que ce que je trouve qualitatif, je ne sortirai pas un contenu qui ne me plait pas sur Intercut. Il n’y aura aucune vidéo que je vais sortir où je me dirai : je ne suis pas fier. Je n’aime pas trop. Je ne vais pas me forcer, genre, super il y a un film qui vient de sortir qui buzz, il faut vite que je fasse une vidéo dessus. Tu vois, Dune, je l’ai sorti un mois après tout le monde la vidéo, et ça a bien marché quand même.

Louis :

Et puis même si ça n’avait pas marché, je suis content de la vidéo que j’ai faite, même si elle est sortie un mois après.

Franck :

D’abord que ça plaise à toi, et après si ça plait aux autres, tant mieux.

Louis :

Après, j’essaie de garder une réalité qui est le fait que je ne vais plus travailler dans la prod et j’ai quitté la prod. Parce que mon objectif, c’est quand même que YouTube devienne la source numéro une, que je vive de YouTube. En fait, c’est quand même un petit objectif que j’ai en tête, pas maintenant, mais dans un futur proche. Donc, je garde la réalité du terrain qui voulait qu’il faut que j’existe sur YouTube, que j’aie une sortie d’une fréquence de vidéos assez rapides, assez fréquentes, que j’ai vraiment une habitude.

Louis :

Mais franchement, le moment où vous me direz que je fais plus de la fréquence que de la qualité, ce serait peut-être le moment où, je pense que j’ai une communauté qui me dira ça rapidement. Ce n’est pas ouf, c’est un peu de la merde. Je pense qu’il y a une communauté assez concernée pour me faire comprendre ça, donc tant mieux. J’espère que ça n’arrivera pas.

Franck :

Je ne te le souhaite pas. On va revenir juste avant de conclure sur Blair Witch. Si on résumait pour ce film, c’est quoi qui a fait l’ADN du succès de Blair Witch ?

Louis :

Franchement, je dirais que c’est l’intelligence marketing. L’intelligence marketing, parce qu’un bon film, ça ne suffit pas. Blair Witch est un bon film. Pour moi, je trouve que c’est un bon film. C’est un film qui a un concept. Mais ce film, avec ce concept, n’aurait pas du tout autant marché s’il n’y avait pas eu tout ce qu’il y avait autour.

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Louis :

Moi, c’est vraiment cette notion d’univers étendu, cette notion de dépasser le cadre de simples objets artistiques pour devenir vraiment un objet de culte pour les gens, comme on l’a dit 20 ans après. C’est ce qui fait l’ADN de Blair Witch en vrai. C’est cette idée.

Louis :

Parce que le concept, on l’a dit, le concept de caméra portée, épaule, film amateur n’est pas nouveau. Il existait déjà et même eux, ils se sont inspirés de documentaires sur le phénomène paranormal. Blair Witch, c’est un condensé de plein d’inspiration. Ce n’est pas quelque chose qui a inventé quoi que ce soit en tant que le film, en tant qu’œuvre d’art. Mais c’est quelque chose qui a inventé tout ce qu’il y a autour, qui a inventé toute une mythologie autour du film, qui a inventé le fait que les personnages ont vraiment disparu. Est-ce qu’ils ont vraiment disparu ? Est-ce que les acteurs sont toujours là ? On ne sait pas. Voilà, il a créé un univers, il a créé un univers étendu. Et ça, c’est clairement l’ADN du succès pour moi.

Franck :

Donc, si je reprends dans une logique de produit, parce qu’il y a beaucoup d’entrepreneurs qui me suivent sur ma chaîne YouTube, c’est que le produit Blair Witch, ce n’est pas vraiment lui qui était l’exception. C’est plutôt l’expérience client qu’il a créé autour.

Louis :

Je pense. Puis, les gens se sont fidélisés. Les gens se fidélisent de fou avec un univers dont ils sont partie intégrante, en fait. Blair Witch, tout le monde pourrait aller prendre sa voiture, aller se promener dans la forêt et se sentir dans le film Blair Witch. Puis même Blair Witch, de par son concept, est un film qui te fait rentrer dans le film.

Louis :

Impliquer le spectateur comme ça, c’est aussi une grande partie de l’ADN du succès. Parce que les gens, ils se sentent impliqués de fou beaucoup plus que dans un Scream que j’adore, mais devant n’importe quel autre film d’horreur des années 90 – 2000, non Blair Witch vraiment, il te mette dedans. Il te fait vivre des événements paranormaux d’une manière assez, pas inédite du coup, comme on l’a vu, mais d’une manière inédite à cette ampleur et à cette échelle-là. Et franchement, oui, ça crée un univers étendu. Les gens s’impliquent complètement dedans. Ça les fidélise de fou. Les gens, ils vont s’en rappeler.

Franck :

Merci beaucoup, Louis, pour les réponses à tes questions. J’espère que tu auras donné envie aux gens de regarder le film, Blair Witch. En tous les cas, pour finir sur une punchline, travaillez toujours votre créativité et surtout l’expérience client.

Louis :

J’en ai une meilleure si ça ne te dérange pas, ne soyez jamais la énième copie d’une copie, sinon vous deviendrez un photocopieur.

Si vous souhaitez regarder l’intégralité de l’interview de Louis, cliquez sur la vignette juste en dessous :

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