Est-ce que notre cher président Emmanuel Macron avait raison ?

Malheureusement, je pense que la vérité n’est pas aussi simple à comprendre. Pourquoi ? Parce que la disruption est partout. Cela tombe bien, c’est le sujet qui est au cœur de mes articles comme de ma chaîne YouTube sur la créativité, l’innovation et l’image de marque.

Les professeurs ? Dans le futur ils seront… Au chômage, il y a les cours en ligne.

Les taxis ? Il y a Uber. Et hop ! Au chômage.

Les agents immobiliers ? Eux aussi, ça ne va pas tarder ils vont aussi pointer au chômage.

Les banquiers ? Chômage aussi. Cela commence déjà avec l’avènement des néo-banques. D’ailleurs, j’ai fait une analyse sur le sujet. Je vous invite à la lire.

Aujourd’hui, on va parler du chômage parce que le chômage n’est que la résultante de la disruption. 

DISRUPTEZ OU MOUREZ

La disruption, c’est comme le branding, on en entend parler partout mais rien n’est vraiment clair.

Et pour être le plus précis possible nous allons revenir sur sa définition. Le mot vient du latin « disrumpere » qui veut dire séparation, différence. Et il vient également du mot « rumpere », rompre. Pour faire simple, vous rompez avec le statut quo en créant une différence qui va séparer le marché. Ce qui est totalement en accord avec la pensée de l’économiste Joseph Schumpeter. Je vous invite à lire ses travaux, c’est de l’or en barre.

Schumpeter affirme que l’entrepreneur cherche toujours à innover, à proposer de nouvelles solutions pour les problèmes qui ne sont pas encore résolus ou à proposer une solution à un groupe mal desservi par un produit existant.

Joseph Schumpeter

Lorsqu’un nouvel acteur disrupte un marché, cela provoque un séisme économique, un changement de donne. Les effets collatéraux sont bien souvent des licenciements en masse. L’entreprise disruptée est établie depuis un moment, emploie de plus en plus de personnes sans voir le changement qui s’annonce.

Le problème dans tout ça, est le suivant. À ses débuts une entreprise cherche à créer quelque chose de nouveau. Puis une fois qu’elle a conquis son marché, elle se repose sur ses acquis et développe son produit phare en l’améliorant. Améliorer l’existant est une innovation incrémentale.

Le vrai dilemme est de savoir si l’entreprise doit se lancer à la conquête de nouveaux clients ou se concentrer sur les clients les plus rentables. Aller chercher de nouveaux clients nécessite forcément plus de moyens que de garder ce que l’on possède déjà. Résultat, elles choisissent la facilité. Alors qu’une entreprise qui veut disrupter choisit la complexité. Choisir des problèmes qui n’ont pas été encore résolus parce qu’il y a sûrement une complexité. L’entreprise qui domine le marché ne souhaite pas l’affronter. Un vrai disrupteur prend la liste de tout ce que nous faisons au quotidien et se demande : « et si nous avions toujours eu tort ? Et si nous faisions l’inverse ? Et si nous supprimions telle ou telle étape du processus ? ».

C’est pourquoi la compétence et le savoir peuvent être une prison qui nous empêche de voir le monde extérieur. C’est un avantage parce que nous avons les compétences mais c’est aussi un inconvénient parce que nous pensons avoir toutes les compétences.

LES MAUX : SAVOIR ET COMPETENCES

Nous citons régulièrement comme exemple de disruption la société Kodak, qui était complètement leader à une époque et qui a aujourd’hui disparu. Kodak avait le savoir et les compétences qui l’ont empêché de voir ce qu’il y avait devant sa vue. Pour paraître innovant et montrer à leurs clients qu’ils avaient compris l’importance de l’appareil numérique, ils ont proposé d’imprimer leurs photos en boutique directement avec la carte mémoire de l’appareil. Ils étaient complètement à côté de la plaque. L’usage des utilisateurs avait totalement changé. Pareil avec les réseaux sociaux. Kodak pensait que les utilisateurs feraient des photos avec leur smartphones pour les publier sur les réseaux sociaux et qu’ensuite, ils allaient les imprimer. Bon, c’est facile à voir après. Mais la réalité est que les dirigeants comprennent la disruption des autres industries mais pas celle qui arrive dans la leur.  Le savoir et les compétences sont des boulets.

Mais comment faut-il faire me direz-vous ?

Et bien en vrai, c’est assez simple. Penser à d’abord à vous disrupter vous-même.

Jeff Bezos a déclaré en 2013 dans une interview, qu’un jour Amazon se ferait disrupter et qu’il n’était pas inquiet parce que c’était inévitable.

Ou encore notre ami Steve. Il savait que s’il ne le faisait pas lui-même, quelqu’un d’autre le ferait et Apple serait le prochain Nokia. Vous vous souvenez de l’iPod ? Ça a cartonné. Alors pourquoi l’arrêter ? Tout simplement parce que Steve Jobs avait conscience que si ce n’était pas lui qui faisait mieux, alors ce serait quelqu’un d’autre. C’est pourquoi il a créé l’iPhone qui a lui-même tué son propre best-seller, l’iPod.

LA FIN DES DINOSAURES

Alors est-ce que demain, serons-nous tous au chômage ?

En tout cas, pour certaines professions, le processus de la disruption est déjà en marche.

On va le voir avec trois professions très importantes dans notre société actuelle. Professions que j’ai évoquées en introduction de cet article.

Commençons par la plus dans évidentes : les taxis. Pourquoi Uber a cartonné ?

Tout simplement parce qu’il y avait un groupe qui était mal desservi par une solution existante. Les taxis sont chers. Ils ne sont pas toujours disponibles. Ils ont le monopole sur une activité qu’ils pensaient rentable jusqu’à la fin de leur vie.

Le problème, c’est que Uber est arrivé en proposant globalement un meilleur service, avec un meilleur prix et avec aussi une meilleure technologie. Oui, cela paraît évident aujourd’hui de sortir son application pour géolocaliser le chauffeur qui s’approche de nous mais à l’époque ce n’était pas si évident que ça. D’ailleurs en backoffice, cette application est disruptive puisqu’elle va chercher les chauffeurs les plus près de vous pour répondre au plus vite à vos besoins.

En France, le nombre de chauffeurs VTC a explosé au cours des années 2016 à 2018. On est ainsi passé de 13 500 VTC enregistrés en 2015 à plus de 47 500 au début de 2020, pour un marché estimé à 4,2 milliards d’euros.

Passons maintenant au banquier. Oui, je crois que les banquiers, c’est vraiment ceux avec qui j’ai le plus de mal.

Il y a eu l’âge d’or des banques. Cette période où vous pouviez retrouver une agence bancaire à tous les coins de rue. La banque était toute puissante et le marché était contrôlé par quelques acteurs.

Mais là aussi la disruption des néo-banques a sonné le glas des banques traditionnelles. Après s’être éparpillées, elles se sont regroupées et aujourd’hui il y a beaucoup moins d’agences qu’avant. Tout simplement parce qu’il faut limiter les coûts. Une agence, c’est un bail à payer avec des employés à rémunérer. Contrairement aux néo-banques qui sont totalement en ligne avec des services tout aussi complets à un moindre prix.

Contrairement aux taxis, je ne pense pas que les banques vont disparaître totalement. Mais elles ont pris une sacrée claque avec l’arrivée de nouveaux acteurs comme Revolut, N26, Bunq … et toutes les autres. Là encore, c’est l’exemple même de ce que nous avons vu au premier chapitre. La banque se croyant toute puissante n’a pas cherché à disrupter mais juste à proposer toujours le même service à des clients pas forcément heureux de le consommer.

Troisième acteur qui va disparaître selon moi, ce sont les agents immobiliers. Ce dernier est un intermédiaire entre l’acheteur et le vendeur. C’est une solution de facilité pour le vendeur qui ne veut pas se prendre la tête à chercher les acquéreurs.

Dans un marché qui se tend avec des vendeurs qui cherchent à économiser, c’est quand même un bon billet pour de simples visites, cette étape est vouée à disparaître. Surtout que pour une grande majorité des agents immobiliers, ils manquent clairement de qualification. Demain vous voulez être agent immobilier, vous allez voir une agence et il y a de fortes chances qu’ils vous embauchent. Vous ferez votre expérience sur le terrain. Mais comme la majorité d’entre eux sont payés avec des commissions, il y a un temps de décalage entre les ventes et le moment où l’agent immobilier touche son argent. Ce qui décourage beaucoup de personnes. Résultat : le nouvel agent immobilier reste peu de temps et n’est finalement pas qualifié avec le temps. C’est un gros turnover des effectifs. Par conséquence vous pouvez-vous retrouver avec un agent immobilier débutant qui fera visiter votre bien à vendre par des prospects non qualifiés. Il perdra son temps. Vous aussi. Personne n’est content.

Pour cette profession, c’est encore différent des deux précédentes. La disruption a déjà eu lieu avec l’arrivée de mandataires immobiliers. Comme pour les banques qui ont supprimé les agences, ce n’est plus qu’un réseau d’agents immobiliers avec au passage des commissions moins élevées. Forcément il y a moins de frais donc cela se répercute en partie sur le client. Pour être transparent, je ne sais pas encore comment cette profession sera totalement disruptée mais j’attends avec impatience l’arrivée d’un nouvel acteur sur le marché qui pourra proposer de meilleurs services, à moindre coût et surtout plus innovant.

Ah ! J’oubliais ! L’agent immobilier utilise encore une technique ancestrale, celle du démarchage en porte-à-porte. À l’heure d’Internet et des technologies de communication évoluées, là encore, il y a un réel potentiel de disruption.

JE DISRUPTE … TU DISRUPTES … NOUS DISRUPTONS

La disruption surprend. Elle émerge rapidement. Elle s’impose, tétanise les acteurs en place qui sont condamnés à disparaître parce qu’il est déjà trop tard lorsqu’elle devient visible.

Nous l’avons vu précédemment, le savoir, les compétences sont un boulet. Parce que l’entrepreneur leader de son marché se met des œillères pour ne pas voir ce qui peut arriver, les problèmes qui existent sur un marché et qui doivent être résolus. Même s’ils paraissent insurmontables, il y a forcément une solution et c’est là qu’intervient la disruption.

À vrai dire, il est assez difficile de comprendre ce principe puisque c’est la base de notre éducation qui nous somme à entrer dans des cases. L’école ne nous aide pas en sortir mais nous contraint à y entrer. Il faudrait que je fasse une étude de cas complet sur l’école. Dites-moi en commentaire si vous pensez que ça peut être intéressant.

La disruption, c’est désobéir aux normes.

La disruption, c’est contourner les règles.

La disruption, c’est la volonté de sortir du cadre de référence.

La disruption, c’est poser de nouvelles questions.

La disruption, c’est rendre les anciens processus obsolètes.

La Disruption signe la fin des premiers de la classe, excellents à penser dans le cadre qu’on leur impose pour laisser place aux agitateurs curieux qui veulent inventer un Nouveau Monde.

Et vous ? Êtes-vous prêt à disrupter ?

J’attends vos avis en commentaire.

Pour regarder l’intégralité de cette analyse sur ma chaîne YouTube, cliquez sur l’image juste en dessous :

Comment devenir un leader innovant et créatif pour dominer votre marché grâce à une image de marque unique
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