Matt : Bonjour. Je suis Mat, président et fondateur de deux services d’investissement dans les cryptomonnaies : Summit Mining et Summit Gravity.
Franck : Bienvenue dans cette interview. Donc aujourd’hui, on va interviewer Mathieu Vincent. Alors tout d’abord, je tenais à être le plus transparent possible avec toutes les personnes qui suivent cette chaîne YouTube, puisque Mathieu est partenaire de la chaîne YouTube. Donc, il m’aide dans la réalisation de ces vidéos. Donc déjà, merci beaucoup Mathieu, de croire en l’avenir de la chaîne puisque la chaîne est pour l’instant assez modeste. Mais je pense qu’elle va exploser dans les mois qui viennent. Donc, ça me tenait aussi à cœur de t’interviewer sur plusieurs points puisque moi déjà, j’ai investi dans ta société. Mais on va y revenir plus tard. Qu’est-ce tu peux nous décrire tes activités ?
Matt : Alors moi, c’est Mat. J’ai 35 ans et je suis le fondateur de deux services d’investissement dans les cryptomonnaies qui sont Summit Mining d’un côté et Summit Gravity de l’autre.
Franck : C’est quoi, Summit Mining ? Parce que ça ne va peut-être pas parler aux gens. Ou Summit Gravity, c’est quoi ?
Matt : Summit Mining, c’est un service d’investissement dans la mutualisation de machines de minage de cryptomonnaies. C’est un peu barbare, le terme. Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’en fait, dans le monde des cryptomonnaies, on n’a pas de banque qui régit et qui supervise tout ça. C’est-à-dire que si demain je veux envoyer un bitcoin, il n’y aura pas de banque qui va dire moi, j’ai le droit de t’envoyer un bitcoin. Ce qu’il y a dans cet univers des cryptomonnaies, ce sont des ordinateurs qui appartiennent à des gens comme toi et moi et qui vont vérifier les transactions. Donc, concrètement, si demain je veux t’envoyer un bitcoin, il y a un ordinateur quelque part qui appartient à quelqu’un qui va vérifier que j’ai bien, moi, un bitcoin sur mon compte, que toi ton compte, il est correct, il n’y a pas de problème. Si j’ai bien un bitcoin et que je n’essaye pas de le dupliquer, il sera débité de mon compte, il sera crédité sur le tien et la personne qui aura fait, il jouait le rôle de la banque puisqu’encore une fois, il n’y a pas de banque dans les cryptomonnaies, il vérifiera la transaction et touchera une commission par rapport à ça.
Donc, la boucle est bouclée. Tu as reçu ton bitcoin, mon bitcoin a été débité et la personne qui a vérifié la transaction pour être sûr que tout se passe bien touche une petite commission là-dessus. En fait, le minage de cryptomonnaie, c’est ça. C’est le fait de valider toutes ces transactions et ensuite de les inscrire dans ce qu’on appelle la blockchain qui est très connue. C’est juste un registre où il y a toute la liste de toutes les transactions. Donc ça, c’est le rôle des mineurs de Bitcoin.
En fait, nous, notre service d’investissement, lorsque tu nous confies des fonds, c’est d’acheter ce type d’ordinateurs et de les mutualiser avec tout le monde. Comme ça, ça évite que toi, tu aies juste un ordinateur qui, par exemple, tombe en panne. Dans ce cas-là, ta rentabilité serait de zéro. Nous, ce qu’on fait, c’est qu’on achète des lots, des milliers et des milliers et des milliers d’ordinateurs qui vont miner ces bitcoins qui vont valider ces transactions avec tous les utilisateurs au monde. Ce qu’on fait, c’est qu’à la fin du mois, on partage les profits.
Le seul problème qu’il y a, c’est que c’est extrêmement rentable, donc c’est un problème qui est aussi quelque chose d’intéressant. Vu que c’est extrêmement rentable, tout le monde se dit : moi aussi je veux miner, je veux miner, donc je vais acheter l’ordinateur. Je vais faire la même chose que tous les autres font puisque c’est super rentable. Le souci qu’il y a là, c’est l’offre et la demande. C’est que si c’est très rentable, tout le monde veut acheter des ordinateurs. Et si tout le monde veut acheter des ordinateurs, vu qu’il y a un stock limité, c’est un produit physique, le problème est que le prix monte. Donc à un moment, tu te retrouves à dire : certes, c’est très rentable, mais là, ça commence à être un peu cher.
Concrètement, on a des machines qu’on a achetées 2 000, 2 500, 3 000 euros il y a un an et qui sont à 12 000, 13 000, 14 000, 15 000 euros aujourd’hui. Certes, ces machines sont toujours rentables, mais est-ce qu’aujourd’hui, tu veux payer 15 000 euros pour acheter une machine qui était à 2 000 il y a un an ou deux ? Moi, en tant que fondateur et dirigeant de ce service d’investissement, qui est Summit Mining, je ne voulais pas continuer d’acheter ce type de machines puisqu’à titre personnel, je vais arrêter.
Franck : On va en parler dans la suite parce que c’est super intéressant. Est-ce que tu peux nous décrire Summit Gravity ? Je tiens juste à préciser une chose, c’est que pour toutes les personnes qui veulent en savoir plus un peu sur le bitcoin, on a déjà fait une interview avec Mathieu qui est très complet. Je crois qu’elle dure une heure sur notre chaine YouTube, donc je mettrais aussi le lien. Comme ça, pour ceux qui veulent en savoir plus, Mathieu, il rentre plus dans le détail du bitcoin. Est-ce que tu peux nous parler maintenant du nouveau service que tu as lancé il y a peu, qui s’appelle Summit Gravity ?
Matt : Oui. Alors en fait, nous, on a décidé d’arrêter d’acheter les machines et donc on a fermé temporairement les portes de Summit Mining. Mais il n’y a pas que le minage dans les cryptomonnaies en tant qu’investissement, il y a plein d’autres choses à faire et c’est des choses que moi, je faisais déjà à titre personnel. Donc, je continuais de gagner de l’argent autrement qu’avec juste le minage. Donc le minage continue, pas de problème. On a fermé les portes, mais ça veut juste dire que si tu es intéressé pour devenir client, tu ne peux pas pour le moment. Mais tous les clients actuels, donc toi, par exemple, qui est client de Summit Mining, tu continues de recevoir tes rendements tous les mois, il n’y a aucun problème.
Mais du coup, si tu dis par exemple, moi, j’aimerais bien réinvestir, mais on va te dire non puisqu’on arrête d’acheter les machines, donc tu ne peux pas réinvestir. Mais vu qu’il y a en parallèle d’autres opportunités sur les cryptomonnaies dont moi, je profite déjà, je me suis dit pourquoi ne pas lancer un nouveau service qu’on appellera Summit Gravity et qui permettra d’investir à nouveau dans les cryptomonnaies, mais non pas via le minage, mais d’autres stratégies qui sont intéressantes et qui sont surtout porteuses dans ce type d’univers qui sont les cryptomonnaies.
Et là, on l’a lancé le 1er octobre, donc ça ne fait pas très longtemps et tout est en construction. On l’a lancé uniquement pour les clients de Summit Mining. Pourquoi ? Parce que c’est en construction, c’est en phase de test, donc les rendements sont là, le produit est là, mais on n’a pas le site web, on n’a pas le compte Instagram, on n’a pas le Facebook. Enfin, tout reste à faire. On va faire un lancement officiel à partir du 1er janvier, un pré lancement. Donc, on va dire au public à partir du 1er décembre. En fait, c’est la raison pour laquelle on a fait ça puisque le produit est en cours de création.
Franck : Comment tu as eu l’idée de ce business, même si tu as un peu répondu précédemment ? C’est quoi ton plan de conquête du marché ? Parce que maintenant, ça fait un petit moment que je te connais et je sais que tu es quelqu’un de très structuré et je pense que tu as beaucoup réfléchi à cette sortie. Est-ce que tu peux nous en dire plus ?
Matt : Alors moi, je me suis lancé là-dedans parce que j’ai toujours beaucoup aimé les marchés financiers. J’ai été trader pendant 7 ans. Ça fait plus de 15 ans, ça fait quasiment 20 ans que je fais des investissements dans la finance, donc j’ai commencé très tôt et je me suis aussi beaucoup intéressé à l’immobilier. Donc, j’ai de l’immobilier. Ce que j’aime bien dans l’immobilier, c’est que c’est compliqué à mettre en place. Mais une fois que c’est mis en place pour simplifier vraiment à l’extrême, après ça tombe tout seul. Alors évidemment, je simplifie énormément. Donc, je me suis dit est-ce que dans les cryptomonnaies, parce que je me suis intéressé à un moment de ma vie aux cryptomonnaies, est-ce qu’il y a quelque chose qui serait similaire ? C’est-à-dire que tu achètes quelque chose et tu as un genre de dividendes puisque les loyers, c’est un genre de dividendes. On peut assimiler ça à ça. Est-ce qu’il y a quelque chose comme ça qui existe ? J’ai découvert donc le minage de cryptomonnaie. À partir de là, j’ai commencé à acheter une première machine, à faire mes tests, une deuxième, une troisième, une dizaine. Et à un moment j’avais 200 machines qui tournaient juste pour moi. Elle était en Chine et en Russie parce que l’électricité est moins chère, parce que ça consomme du courant. Donc, il faut aller où l’électricité est moins chère, sinon tu te fais allumer, ça mange le profit. J’avais toutes ces machines et comme j’aime beaucoup moi parler d’investissement, enfin ma vie est dédiée aux investissements finalement, j’en parle tout le temps, j’ai des personnes autour de moi, des amis qui ont commencé à me dire : mais attends là, tu me parles de machines, de bitcoins, je ne comprends rien du tout. C’est quoi ce truc ? C’est rentable. Je dis ouais, ouais, c’est rentable. Il me dit, mais ça veut dire en gros que si je te donne 1 000, 2 000, 3 000 euros, tu peux m’acheter aussi des machines. J’ai fait ouais. Enfin, techniquement, je peux le faire. Après, comment je fais ? Parce qu’avec autant de machines, évidemment, j’avais accès à des prix de gros et je savais exactement quoi faire, quoi ne pas faire ou les mettre ou ne pas les mettre puisqu’évidemment, j’ai fait des erreurs comme tout le monde, avec ce type d’investissement au départ. Du coup, j’ai dit OK, pas de problème, envoie-moi l’argent, je vais acheter les machines et les gérer comme si c’était les miennes.
Ce que je vais faire aussi, c’est que si un jour ta machine tombe en panne ou tes machines tombent en panne, on pourra les compenser avec les miennes. En fait, je mettais les premières briques du côté communautaire et du côté partage. Parce que normalement, quand tu fais du minage de bitcoin, tu as ta machine et c’est ton problème. Si tu gagnes beaucoup, tant mieux pour toi. Si ta machine tombe en vrac, tu n’as personne sur qui tu peux pleurer. Donc, je me suis dit moi, je n’aime pas cet aspect-là. Moi, mes machines, c’est OK, mais j’en ai 200. Même s’il y en a dix qui tombent en panne, ce n’est pas très grave. Ça fait quoi ? 5 %. Donc, ce n’est pas très grave. Mais si c’est la machine de mon pote, ça me fait un peu chier. J’ai donc fait ça. Puis ensuite, j’ai une autre personne qu’a voulu nous rejoindre de la même manière, une autre et une autre et une autre. Puis, on a monté ça en tant que société et de services. L’idée, c’était assez révolutionnaire, en fait. D’ailleurs, ça l’est toujours.
Franck : C’était en quelle année ?
Matt : C’était en 2019.
Franck : Summit Mining, c’est 2019 ?
Matt : Oui.Janvier 2019 que ça a vraiment commencé. On va dire à prendre les premiers clients. En fait, ça grandit petit à petit, notamment au niveau du bouche-à-oreille. Parce que moi, l’idée, ce n’était pas d’arroser tout le monde en disant regardez, on a un service absolument génial. Ce qui était le cas, vraiment, j’ai dit quand c’était fini, mais c’est le cas. Parce qu’en fait, tu réduis énormément le risque. Alors parfois, c’est plus intéressant d’être tout seul, mais la plupart du temps, il vaut mieux être comme ça en groupe communautaire. Donc, à partir de là, on a commencé à faire grossir ça et le bouche-à-oreille s’est mis en place et on n’a pas eu besoin vraiment de faire de publicité. Après, ce qui s’est passé, c’est quand vraiment ça a commencé à grossir. On est arrivé avec ce problème de machine qui coûtait trop cher et vu que les machines coûtaient trop cher, on a dit : écoutez, on va fermer les portes. On va fermer les portes.
Franck : C’était quand que tu as fermé les portes ?
Matt : C’était en juin, c’était fin mai.
Franck : Fin mai 2021 ?
Matt : 2021.
Franck : Deux ans demi plus tard.
Matt : Deux ans et demi plus tard, à l’apogée, on va dire du service, on dit : on ferme les portes. Pourquoi on a fermé les portes ? Parce que j’estimais que c’était trop risqué d’acheter des machines comme ça. Il y a des gens qui continuent à acheter les machines. C’est pour ça qu’elles sont en vente à ce prix-là. Mais du coup, ce n’était pas mon truc. Ce n’était pas mon truc de risquer l’argent des clients inutilement. J’ai une image à respecter. J’ai quelque chose. Des choses que je ne ferai pas pour moi, je ne vais pas le faire faire à mes clients. C’est pour ça qu’on a dit OK, on met en pause. Ça va durer 3 mois, 6 mois, 1 an. Je n’en sais rien, je ne sais pas ce qu’on va faire en attendant. On n’est pas à se dire : il faut absolument qu’on ait de l’argent ou je ne sais quoi qui tombe ou des nouveaux clients pour survivre. Ce n’est pas du tout le cas. On arrive très bien à s’en sortir comme ça. C’est pour ça qu’on a fermé sans pression. D’autres services n’auraient pas fermé. D’ailleurs, c’est juste assez rare ce genre de comportement. Les clients l’ont très bien compris. On leur a dit : il reste un dernier mois pour investir, si vous voulez. Puis après, on va fermer pendant je ne sais combien de temps.
Mais très rapidement, en fait, je me suis rendu compte, moi qui avais beaucoup d’autres opportunités, dont je profitais déjà et du coup, on s’est dit : est-ce qu’on continue comme ça avec l’argent qui tombe finalement passivement au sein de la société ? On n’a donc pas besoin de nouveaux clients. Ou est-ce qu’en fait, on part sur la logique qui était ma logique à la base, c’est-à-dire éduquer la communauté ? Parce que quand mon premier ami, il m’a demandé de lui gérer ses fonds, je lui ai dit OK, moi, je les gère, mais je ne veux pas juste gérer tes fonds, acheter des machines et donner un retour sur investissement. J’aimerais pouvoir t’éduquer à ce que c’est que le trading, pas pour que tu deviennes un trader, mais pour que tu comprennes ce qui se passe sur le marché, sur le bitcoin. Pourquoi ça monte ? Pourquoi ça baisse ? Comment lire le truc, des bases ? Aussi t’éduquer au niveau de ce qu’est la cryptomonnaie, ce qu’est le bitcoin ? Pourquoi ceci ? Pourquoi ça ? Pourquoi c’est en train de changer ? Reshape, comment on dit, reconfigurer un peu le monde. Il a dit OK, pas de problème.
En fait, très rapidement, on a fait un groupe WhatsApp avec qui on a ajouté de plus en plus de personnes. C’est devenu un groupe Telegram et c’est devenu un groupe Discord. En fait, l’idée de base était là. C’était éduquer les personnes et les aider, au-delà de l’aspect financier, à se développer et à comprendre mieux ce milieu. En fait, quand on a fermé les portes de Summit Mining, je me suis dit, mais il y a encore tellement de personnes qui ne comprennent pas ou qui ne voient pas encore l’intérêt des cryptomonnaies. C’est tellement dommage de juste s’arrêter comme ça. Même si on va reprendre un jour, je ne sais pas quand, mais c’est tellement dommage. C’est là que je me suis dit : il ne faut pas qu’on s’arrête là, il y a encore trop de choses à faire.
Franck : Est-ce qu’on peut revenir sur ce point, je pense que c’est super intéressant ? Parce que le moment où tu as choisi d’arrêter, on en avait parlé un petit peu au téléphone, je pense que ça a été assez délicat pour toi en tant qu’entrepreneur, parce que c’est vrai que ça ne fait jamais plaisir de se dire : je ferme les portes. Quand je dis fermer les portes, ce n’est pas vraiment fermer les portes parce que ta société, elle n’a pas fermé les portes. C’est suspendre aux nouveaux investissements. Tu as expliqué pourquoi tu as pris cette décision, mais en quoi ça a impacté ta société ? En quoi ça t’a impacté, toi, en tant qu’entrepreneur de manière négative, mais surtout de manière positive ? Parce que je te rejoins sur ça, je pense que c’est très positif pour ton image de marque, vu que ma chaîne YouTube en parle beaucoup. En quoi c’était négatif pour toi, en tant qu’entrepreneur et pour ta société et en quoi c’était positif ?
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Matt : Alors déjà, c’est une décision extrêmement difficile à prendre puisqu’en fait, c’est le moment où on avait le plus de clients qui arrivaient. Tout était en train de partir à la hausse, c’était donc vraiment une période incroyable. C’est là que je dis on arrête tout, on ferme le truc, on arrête de recevoir les fonds des clients. Moralement, ce n’est pas facile. Ce n’est pas facile puisque c’est là que tu as au contraire envie de charbonner encore plus, de développer et de faire exploser le truc. Le problème, c’est que je commençais à sentir qu’on n’était plus en phase avec ma stratégie d’investissement. Parce que moi, à titre personnel, j’ai arrêté d’investir. J’étais en train de commencer à arrêter d’investir dans ces machines, donc je n’allais pas prôner le fait de recevoir des fonds et de les investir si moi-même je n’étais plus en phase avec ça. J’ai investi dans les bitcoins et dans les cryptomonnaies et dans le minage parce que j’y croyais à fond. J’y crois toujours, mais là, aujourd’hui, je trouve ça trop risqué. Donc, en fait, les clients l’ont bien vu. C’est-à-dire que le but pour la société Summit Mining, ce n’était pas de dire on encaisse le plus possible, on s’en fout des conséquences, on fait rentrer du client à gogo. Ce n’était pas du tout le but, donc on a été clair, mais ça fait longtemps qu’on en parle. Ça fait depuis le mois d’août de l’année précédente, donc ça faisait un an qu’on en parlait, que le prix des machines commençait à augmenter. Alors, c’était graduel. C’était vraiment petit à petit. Puis, c’est devenu exponentiel à un moment et on l’a dit depuis un an. Un an avant, on dit : si le prix des machines explose trop ou monte trop à un moment, on va peut-être fermer les portes et suspendre les investissements. En fait, on en parlait, on en parlait, on en parlait, mais c’était encore acceptable le prix. Même quand il a doublé ou triplé, c’était encore acceptable. Mais à un moment, ça ne l’était plus.
En fait, on a des clients qui disaient, mais c’est du marketing. Vous dites juste que vous allez fermer les portes, vous n’allez jamais les fermer. Ce n’est pas du tout le cas. C’est que tant que c’était encore acceptable au niveau du prix, c’est OK. C’est comme l’immobilier. Jusqu’à quel prix est-ce que tu prêt à payer ? C’est-à-dire que si on te montre un truc à 100 000 aujourd’hui et qu’on dit à un million dans 10 ans, est-ce que tu seras toujours prêt dans 10 ans à payer un million ? Mais si c’est graduel, si c’est 100, 200, 300, 400, 500, jusqu’à quel moment tu arrêtes ? Si tu vois l’image de départ et l’image d’arrivée, tu vas dire : ah oui, là c’est une évidence. Mais entretemps, à quel moment tu dis OK là, c’est trop cher.
On l’a fait graduellement également en disant là, on va commencer à réduire les investissements jusqu’au jour où on va complètement les arrêter. Et c’est ce qu’on a fait. Donc, au niveau de l’impact négatif, on va dire qu’on n’a pas de nouveaux clients. On a toujours des fonds qui rentrent puisque nous, on se rémunère sur les frais de gestion que l’on prélève. Si on ne te fait rien gagner, on ne prend rien. Si on te fait gagner beaucoup, on prend beaucoup. C’est aussi la stratégie par rapport à la transparence du truc. Ce n’est pas qu’on prend des frais même si tu perds de l’argent, c’est qu’on prend sur ce que tu gagnes. Plus on te fait gagner, plus on gagne. Comme ça, c’est une stratégie qui est gagnant-gagnant.
Vu qu’on n’avait pas de nouveaux clients, c’était plutôt négatif dans le sens où on cape à un certain niveau le montant des profits générés tous les mois. Mais après, ce qui a été extrêmement positif, c’est de voir que Mat, ça fait un moment qu’il dit ça et il a eu quand même les cojones de le faire, ce qui est extrêmement compliqué. Ça a duré un mois, deux mois, trois mois, quatre mois. Donc là, on est en plein dedans. On a décidé de lancer de nouveaux services, mais en fait, le fait est qu’on l’a dit et on l’a fait. Je pense que c’est aussi le moment qui a été, je ne sais pas si c’est propice, mais en fait, on a fermé les portes au moment qui était le plus critique. On a fermé les portes au moment où c’est là qu’on aurait dû se développer le plus possible. Donc, il y avait quand même un déséquilibre entre l’activité réelle et ce qui s’est produit. C’est ce qui a fait aussi que les gens se disent : ah ouais, quand même, il faut être courageux quand même pour faire ça.
Mais le truc est que c’était une évidence pour moi. Moi, je me sentais mal de voir des machines à 10 000, 15 000 euros et dire allez, on claque l’argent des clients là-dedans. D’ailleurs, on ne l’a pas fait, on ne l’a pas fait. On ne l’a pas fait et on leur a dit : là, il nous restait un million et quelques à investir sur la toute dernière commande et on l’a investi sur, je crois, deux mois, un truc comme ça. Parce que moi, je ne voulais pas acheter au plus haut. On a attendu, on a fait des deals, des machins, des trucs pour avoir un prix plus équilibré par rapport à ça.
Franck : Je pense que ça a renforcé la confiance de tes clients.
Matt : Absolument.
Franck : Des gens déjà présents.
Matt : Absolument. Parce que la raison de fermer les portes, c’était pour protéger le capital des clients. Vu que tout est partagé et tout est mutualisé, si on achète des machines super cher, ça va faire monter le prix moyen et donc le risque moyen au niveau de toute la société et de tous les clients. C’est pour ça que nous, en faisant ça, ça a renforcé la confiance parce que les clients ont vu, ce n’est pas : ah ouais, on essaie de s’enrichir à tout prix. Pas du tout. Sachant qu’en plus, au moment où on a pris cette décision, on n’avait aucune visibilité de ce qu’on allait faire et de combien de temps ça allait durer ? Donc là, ça fait quatre, cinq, six mois que c’est fermé et ce n’est toujours pas ouvert et on n’a pas de visibilité proche pour ouvrir.
Franck : Je pense que ça a eu plusieurs, tu me diras si j’ai tort parce que c’est ta boîte, conséquences. Je pense que ça a renforcé la confiance envers les clients. Ça a montré que tu faisais ce que tu disais aux gens qui ne sont pas clients. Je pense que c’est une décision difficile à prendre sur le moment parce que qui dirait non, je suis en pleine ascension et en pleine croissance, mais je ne prends plus de clients. Je pense que c’est un bon investissement dans le temps. Et souvent malheureusement, je pense que les gens voient à court terme. Et là, ta décision, je pense que c’est plutôt une décision à long terme.
Matt : Oui, absolument. Après, ça n’a pas été une décision stratégique. Ce n’était pas en se disant, ça va renforcer la confiance et le prochain truc qu’on va lancer comme ça, ils auront confiance. Les clients avaient déjà confiance, donc il n’y avait pas besoin de renforcer encore plus la confiance. Mais voilà, moi, d’un point de vue intégrité, je ne me sentais pas bien. Je ne me sentais pas bien de voir des machines que moi à titre personnel, je n’aurais pas acheté. Donc, pourquoi faire investir mes clients là-dedans ? Mais il n’y avait pas vraiment d’idée de : à long terme, ça va être super. Parce qu’il vaut mieux normalement, en termes d’investissements purs financiers, recevoir de l’argent tout de suite que peut-être plus tard. C’est pour ça que parfois, en immobilier, il vaut mieux faire une grosse vente maintenant plutôt que de conserver un bien et avoir des loyers pendant 10 ans. Puisque c’est plus intéressant d’avoir tout le montant disponible là maintenant pour un nouvel investissement qu’avoir un petit peu sur plusieurs mois.
Franck : Alors, tu évolues dans un marché dont tout le monde parle parce que le bitcoin, tout le monde en parle. J’ai remarqué, tu me diras si je me trompe, que tout le monde en parle quand ça monte. Tout le monde en parle quand ça monte et tout le monde en parle quand ça descend fort. Surtout les médias en parlent beaucoup quand ça descend fort. J’ai remarqué. Mais aussi de l’autre côté, c’est que beaucoup de monde s’en méfie. Sur Internet, on voit beaucoup de choses et beaucoup de choses négatives aussi. C’est quoi les avantages et les inconvénients de cette situation par rapport à ton activité ?
Matt : Alors, en effet, tout le monde se méfie parce qu’en fait, jusqu’à présent, c’est assez jeune. Ça a 10, 12 ans les bitcoins. C’est quand même quelque chose qui est assez récent, sachant que tout le monde commence à en entendre parler, on va dire depuis 3, 4, 5 ans. C’est vraiment très jeune. Vu que ce n’est pas régulé et vu qu’il n’y a pas de banque, il n’y a personne pour superviser et chapeauter tout ça, le problème qu’il y a est que c’est la porte ouverte à tout et n’importe quoi. Donc, il y a eu énormément et il y en aura d’autres, il y a eu énormément d’attaques, énormément de vols, énormément de fonds perdus, énormément de problèmes. On a aussi beaucoup associé les bitcoins ou les cryptomonnaies à tout ce qui est drogue, tout ce qui est dark web et tout ce qui est illégal. La vérité est que c’est grâce à ça aussi que ça a percé. Donc, ça a été connu par ça. Souvent, les nouvelles technologies, ce sont les criminels, les précurseurs de ce genre de choses, puisqu’ils cherchent les meilleures combines pour éviter ceci et ça.
En fait, c’est ce qui s’est passé. Puis, un moment, ça a commencé à être connu. Le problème est que ça avait vraiment une très mauvaise image. Les médias, quand ils ont commencé à en parler, c’était pour dire qu’il y avait que des criminels qui s’en servaient. Après, on a eu tout ce qui est pollution avec le bitcoin, le minage de cryptomonnaie, donc ça consomme beaucoup d’énergie, donc ça pollue énormément. Ce qui n’est pas le cas, mais c’est un autre débat. C’est quand même quelque chose de très négatif. Après, je ne vois pas beaucoup de choses positives par rapport à ça. Le fait est que les gens s’y intéressent puisque c’est une alternative au système bancaire traditionnel. Mais les gens sont très méfiants.
Franck : Ils sont méfiants, mais ils s’y intéressent.
Matt : Ils sont méfiants parce qu’ils s’y intéressent. Parce que quand on dit nous, on a fait par exemple 140 et quelques pourcents en 2019, tu tiens …
Franck : Ce n’est pas que les criminels.
Matt : Mais pareil, le bitcoin, il a pris un million de pourcent. Tu dis ah ouais, même si j’ai mis mes 10 euros à la base, alors évidemment, ce n’était pas possible parce ce que tu ne connaissais pas. Avec des si on ferait plein de choses. Du coup, les gens ont commencé à s’y intéresser et on est arrivé à un moment où les gens ne savent pas trop qui faire confiance, à qui faire confiance et comment se lancer là-dedans. C’est ça, vraiment, le gros problème avec les cryptomonnaies aujourd’hui et c’est quelque chose que j’espère que nous, en tant que société, on va résoudre. Alors peut-être pas avec Summit Mining ni avec Gravity, mais peut-être avec un autre service qu’on lancera plus tard, c’est de faciliter l’accès à toutes ces cryptomonnaies. Parce qu’aujourd’hui, c’est très compliqué. Si tu veux investir dans les cryptomonnaies, on revient au problème principal qui est le doute, le doute, les arnaques. Tu ne sais pas si la société à qui tu envoies des fonds est légitime. Tu ne sais pas si le mec ne va pas se barrer avec la caisse. Il y a des gars, des Sud-Africains qui ont 21 et 23 ans qui se sont barrés avec un milliard. C’est chaud, quoi. Les mecs sont timbrés. Mais du coup, quand tu vois ce genre de chose, tu dis mince, est-ce que la même chose va arriver ? Il y a tout un tas de choses qui fait que nous, en tant que société, on est obligé de se mettre au-dessus du reste des autres sociétés.
Donc là, on est en train de se faire réguler. On est en train de se faire chapeauter par les banques centrales. On est en train d’obtenir des certifications ISO. Enfin, il y a tout un tas de choses qui sont là pour amener la confiance et on va aussi faire des partenariats avec des énormes banques. En fait, tout cumulé fait que tu as un peu moins confiance. Tu as davantage confiance avec une société comme ça qu’avec un truc qui est un peu sombre, on ne sait pas trop où, sur un site un peu dégueulasse. Mais la réalité, c’est que ça reste quand même le cas. Il y a encore beaucoup d’arnaques. Il y a beaucoup de sites où tu mets ton argent, tu ne sais pas ce qui va se passer derrière. En fait, nous, naturellement, on est confronté à ça. On est confronté à ça lorsqu’on investit et quand on fait des partenariats avec des sociétés cryptos. C’est quoi ces mecs ? Il n’y a pas d’enregistrement ? Il n’y a pas de ceci, il n’y a pas de ça. On ne sait pas leur visage. Il y a donc toute une histoire de bouche à oreille aussi qui se fait pour retrouver les bons deals et les bons partenaires, mais ça reste le Far West. Ça reste le Far West parce que tout le monde veut faire fortune là-dedans. Tout le monde monte tout et n’importe quoi sans avoir l’expérience derrière.
C’est comme les traders. Il y a beaucoup de traders qui se disent : moi, je veux devenir trader quand le bitcoin monte. Mais si tu n’es pas trader de formation ou de métier, tu as zéro chance de gagner sur le long terme. Ouais, tu vas peut-être faire même dix coups de suite un, deux, trois, quatre, cinq, dix fois tu as gagné, dix fois de suite. Mais le onzième, tu vas tout cramer parce que c’est une compétence. Le trading, ça ne s’apprend pas en claquant des doigts ou encore moins sans faire de formation et rien du tout. Il y a des formations à suivre, il y a des choses à faire si tu veux devenir trader. On met tout ça, j’englobe tout ça dans le côté Far West des cryptomonnaies. Il y a de l’argent à faire, il y a forcément des criminels, il y a forcément des arnaques. Il y a forcément des mecs qui en perdent. Tu ne gagnes pas d’argent si quelqu’un en perd. C’est un jeu à somme nulle. C’est comme la bourse, donc c’est très proche de la bourse au niveau des mécanismes.
Par rapport à nous, ce qui est bien peut-être en point positif, c’est que ça nous force à être encore plus transparent. On ne peut rien cacher. On ne peut rien cacher, tout est là. On a cette transparence aussi que j’apporte via les lives que je fais tous les mercredis et maintenant jeudi soir. On a la transparence au niveau des banques, au niveau des transactions, au niveau de ce qu’on fait, comment on le fait, dans quoi on investit, dans la transparence au niveau de la supervision par la banque centrale directement qui vient regarder, par tout ce qui est loi anti-blanchiment d’argent et lutte contre le financement du terrorisme. Tout ça, en fait, ce sont des choses qu’on a décidé de faire et de mettre en place parce que là, on est en Europe, la boîte est enregistrée en Europe. On aurait très bien pu choisir d’aller à Singapour, à Hong Kong, sur l’île de je ne sais quoi où en fait, il n’y a pas de régulation. Ou alors, tu as une régulation à la con que tu payes 1 000 euros et tu as un tampon et où personne ne regarde rien. On aurait très bien pu faire ça. C’était 100 % possible et en plus, on aurait payé zéro impôt. Excellent, mais au niveau confiance et au niveau tout ce que tu veux, ce n’est pas clair, ce n’est pas clean. Nous, on voulait ne pas faire ça. Moi, je ne voulais pas faire ça. Je suis en Europe, on est dans un système institutionnel qui est quand même extrêmement intéressant et extrêmement sécurisé. Donc, on a décidé d’emmener les fonds ici et de monter la société quelque part en Europe plutôt que d’aller quelque part à l’autre bout du monde où personne n’a aucune vision sur ce que tu fais, à la plus totale opacité possible.
Franck : C’est pour renforcer la confiance.
Matt : Exactement. Ça vient justement des nombreuses arnaques qu’il y a derrière et que les personnes fait. Parce qu’il y a plein de sites, tu regardes, ah oui, ils sont enregistrés, mais tu dis ouh là.
Franck : Tu as une communauté de fidèles clients, on en parlait juste avant tout à l’heure en off, dont je fais partie. Moi, je fais partie de Summit Mining depuis mars 2020, si je ne me trompe pas. Comment tu as fait justement pour fédérer ta communauté et comment tu as travaillé ton image de marque, même si tu y as répondu un peu précédemment. Il y a aussi une autre question, enfin trois questions en une Mat. Accroche-toi. On avait parlé il y a longtemps maintenant de ça. Tu m’avais dit au début quand j’en parlais, les gens étaient plutôt réticents au début d’investir. Je me souviens de cette conversation, elle m’avait marquée, tu m’avais dit : je savais qu’à un moment donné, ça allait prendre.
Matt : Bien sûr.
Franck : Je savais qu’à un moment donné, on arriverait à un moment où je ne pourrais plus répondre aux demandes, je ne pourrais plus répondre au téléphone parce qu’au début, tu échangeais beaucoup avec les clients qui voulaient investir et c’est le moment où tu as fermé d’ailleurs. C’est assez intéressant. Comment tu as fait déjà aussi pour travailler sur toi, pour savoir que ce moment-là allait arriver ? Comment tu as combattu au départ ? Je répète mes trois questions. Comment tu as fédéré ta communauté ? Comment tu as travaillé ton image de marque auprès d’elle et auprès des gens qui voulaient investir ? Comment tu as fait pour travailler justement à long terme, en sachant que ta société, c’est une sorte d’innovation quand même, parce qu’il y avait peu de gens qui le proposaient ? Comment tu as fait pour te projeter dans le long terme en disant, je sais, que ça va marcher ?
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Matt : Parce que ça marchait déjà. En fait, je vais commencer par la dernière question. Moi, ça a marché déjà pour moi, parce que je gagnais déjà beaucoup d’argent avec juste mes machines pour moi. Ça ne pouvait que marcher pour les autres vu que ça a marché pour moi. Le problème est que je n’ai pas un gros réseau et d’aller une personne par une personne, il y a le bouche-à-oreille qui se fait, mais tu passes d’un client à deux, de deux à trois, de trois à quatre, de quatre à cinq, de cinq à sept, dix, cinquante. Ça va extrêmement lentement.
Vu que ça rebondit sur la question précédente, dans ce milieu, il n’y a que des arnaques. Quand on a commencé à essayer de communiquer là-dessus, tout le monde s’en fichait. Parce que tu es juste un mec de plus qui essaie de faire un truc. Moi, j’étais convaincu, je suis toujours d’ailleurs convaincu du projet, convaincu de la société et du service et tout donc, c’était juste une question de temps jusqu’à ce qu’il y ait suffisamment de bouche à oreille. Vu que la pub, ça ne marchait pas, vu que les communiqués, ça ne marchait pas, vu qu’il n’y a rien qui marchait, à part le bouche-à-oreille.
Franck : Tu avais testé quand même.
Matt : On a fait des petits tests de temps en temps, mais il y avait zéro, vraiment zéro résultat, zéro retour sur investissement. Rien du tout. Rien, rien, rien. Le seul truc qui fonctionnait, c’est que quand à la fin du mois, je t’envoyais de l’argent, tu disais à ton frère, ta sœur, ta mère, ton copain, ton collègue : « ah tiens, j’ai découvert ça, tu devrais peut-être regarder. En fait, de fil en aiguille, forcément, tu as l’effet boule de neige puisque ça commence très lentement. Après, on a l’effet exponentiel. C’est vraiment une exponentialité pure dans ce cas-là. On est arrivé à ce moment-là où tout a explosé. Mais moi, je l’ai vu dès le début. J’ai dit si je lance ce truc en tant que service, ça va être une galère affreuse à le faire décoller. Une fois que ça va partir, ce sera inarrêtable et c’est exactement comme ça que ça s’est passé. Mais du coup, plutôt que me dire pendant un an ou deux ans que ça va prendre a décollé, on ne fait rien. Nous, on a renforcé la stratégie, on a renforcé tous les systèmes de contrôle, on a renforcé les rendements, on a renforcé les localisations de machines, donc on était sur la Chine et la Russie uniquement. On est maintenant sur six pays. Ça permet de diversifier les risques. S’il y a un problème dans un pays, on peut toujours prendre les machines et les envoyer ailleurs.
J’avais cette vision depuis le tout départ et je me suis dit au lieu d’aller chercher du client et faire une course comme ça, parce que moi, j’avais de toute façon toujours mes machines qui a rapporté de l’argent. Je n’étais pas pressé. On va faire les choses tranquillement. On va les faire bien surtout et le bouche-à-oreille fera son petit effet. Du coup, c’est exactement ce qui s’est passé. Moi, j’avais la conviction pure et c’est pour ça aussi là avec le nouveau service, j’ai la conviction pure que ça va fonctionner puisque ça reprend tous les codes de fonctionnement du premier service Summit Mining qu’on a pris parce qu’on a commencé comme ça. On a dit qu’est-ce qu’on fait ? Qu’est-ce qu’on va faire comme service ? Qu’est-ce qu’on peut bien faire ? Au lieu de se dire tiens, on va faire un service comme ça, on a pris une page blanche, littéralement page blanche. Qu’est-ce qu’a fonctionné dans Summit Mining ? Un trait au milieu, qu’est-ce qui a fonctionné, qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ? On a tout listé et on a fait : on ne sait toujours pas ce qu’on va faire, mais il faut qu’on fasse quelque chose qui reprend tous ces codes, tous ces codes de réussite, tous ces codes qui ont fait le succès du premier service. En fait, à force de réfléchir, je me suis dit, mais pourquoi je ne ferais pas juste ce que je suis en train de faire pour moi, puisque c’est ce que je faisais déjà. Des fois, tu as l’évidence sous le nez et tu ne t’y penses pas. C’est comme j’aurais pu penser moi-même par moi-même. Mais pourquoi je ne te ferais pas investir toi dans les machines puisque je le fais déjà. Il a fallu qu’on vienne me voir et qu’on me dise tiens, est-ce que tu peux m’investir mon argent. Et là, c’est la même chose. Moi, je n’investis pas que dans le minage à titre personnel.
Franck : Tu trades aussi.
Matt : Plutôt de l’investissement à long terme, plus que du trading parce que c’est très chronophage le trading. Pourquoi je ne ferais pas la même chose ?
Franck : Tu es un feignant.
Matt : Un feignant malin.
Franck : On est deux.
Matt : En fait, on a fait ça et ça a permis de lancer ce nouveau service. Après, au niveau du fait que ça a fédéré les clients, c’est-à-dire qu’il y a eu ce système d’intégrité où on fait ce qu’on dit. On fait ce qu’on dit. C’est-à-dire que le 1er du mois, tu as ton rapport de gestion. On le dit depuis le début et tous les premiers du mois, tu as ton rapport de gestion, même si c’est le 1er janvier.
Franck : Qui est très complet.
Matt : Qui est très complet. On est là, on l’écrit, on le prépare et on te l’envoie. On ne te l’envoie pas le 2, on te n’envoie pas le 5, on te n’envoie pas le 30, on te l’envoie le 1er. On te l’envoie le 1er et le 5, on fait les paiements. Ça a toujours été comme ça. C’est resté comme ça. Du coup, tu ne dis pas, si ça se trouve, ce mois-ci, ça va être un peu, on ne sait pas. Peut-être qu’on va être payé. Peut-être que non. Peut-être que ceci. Peut-être qu’il y aura des problèmes. Il y a tout le temps des problèmes, mais on fait en sorte qu’il soit réglé avant le jour du paiement et que tout se passe bien. Sauf vraiment un truc exceptionnel, mais ça n’arrive pas. Ça contribue, c’est-à-dire être là et faire ce que tu dis que tu vas faire et surtout le délivrer parce qu’il y a trop de services aujourd’hui qui existent. Ils disent ouais, payez, vous faites ceci et vous faites ça. Puis, en fait, tu te retrouves avec un truc tout craqué, tout dégueulasse et tu diras : « c’est ça le service. En plus, il est mal délivré. » Heureusement, ce n’est pas tous les services, mais je me rends compte que c’est de plus en plus difficile de trouver des services qui sont sérieux et où tu as envie de soi confier ton d’argent. Mais même à des conciergeries Airbnb, on n’a pas besoin de penser à des services financiers nécessairement ou n’importe quoi. Ou ton linge, tu donnes ton linge à laver ou je ne sais quoi, tu as souvent le mec qui dit : repassez à 3 heures ou je ne sais pas quoi. Tu reviens : ah ouais, mais attends, il est même pas encore dans la machine. Ce n’est pas une qualité de service. Ce n’est pas acceptable.
En parlant de qualité de service, on a une équipe qui est dédiée au support. Nous, ce qu’on appelle le customer success. Parce que ce n’est pas juste nous, ce n’est pas juste notre succès, c’est le succès de tout le monde. C’est le succès, notamment des clients, en premier les clients d’ailleurs. Au lieu de l’appeler du SAV, on l’a appelé le customer success, puisque c’est pour le succès des clients. Et là, on a une grosse équipe qui répond à toutes les demandes. On n’a pas un gars qui galère, on n’a pas deux personnes qui galèrent, on a une grosse équipe pour que tous les mails soient traités en temps et en heure et ne pas te faire attendre 10 heures ou 50 ans pour avoir ta réponse. Ça aussi, ça contribue à l’image. Tu vois, là, je suis avec un service justement dans les cryptos parce que j’ai un problème par rapport à un truc. Putain, ça fait deux semaines que je suis sur le truc et on galère. Il ne m’aide pas, il ne m’aide pas du tout. C’est un truc tout simple et il se rejette la faute et ça n’avance pas. Ça n’avance pas. Il n’y a pas numéro de téléphone. On est en galère. C’est moi à titre personnel. Mais c’est le type de service que je ne souhaite pas. Je ne veux pas ce genre de truc. Peu importe combien ça coûtera, on fera le mieux par rapport à ça et peu importe le nombre de services. C’est comme Airbnb. Airbnb, ils ont un service de qualité extraordinaire. Si tu as un problème, tu as un mec au téléphone, il t’aide. Ils font tout ce qu’ils peuvent pour t’aider et on veut la même qualité de service. On n’a pas besoin d’avoir ça nécessairement, mais c’est quelque chose qu’on veut. C’est quelque chose qu’on veut mettre en place.
Finalement, le dernier point qui contribue, je pense à tout ça, c’est les lives hebdomadaires. Ce sont des lives privés, le mercredi soir à 19 heures pendant 30 minutes, suivies de la même chose, mais en anglais puisqu’on a une communauté française et en anglais. On a des clients partout sur terre. On a décidé de le faire en français et en anglais. C’est 30 minutes, tous les mercredis soir et il y a zéro exception. Ça fait deux ans qu’il y a ça et il n’y a pas eu un seul mercredi qui a été loupé. Je ne sais pas si c’est tombé le jour de Noël ou quoi, mais peu importe.
Franck : C’est quoi exactement la structure de ces lives ?
Matt : La structure est qu’en fait, pendant une dizaine ou une quinzaine de minutes, on présente ce que la société a fait. Est-ce qu’on a acheté des machines ? Quel problème on a ? Est-ce qu’on a réussi le truc avec la banque ? Le problème de la semaine dernière, est-ce qu’il est réglé ? On présente exactement les activités de la société ce qu’ont fait au jour le jour et ensuite, c’est suivi par des questions-réponses. C’est-à-dire que tu as une question sur les cryptos ou alors sur le service : moi, je ne comprends pas ça. Comment je fais ceci, comment je fais ça. Évidemment, soit tu peux l’envoyer par le mail et avoir ta réponse. Ou alors tu peux la poser pendant le live ou en amont du live si tu ne peux pas assister au live, bien entendu. Et moi, j’y réponds. Comme ça, toute la communauté a la réponse. Si tu dis qu’est-ce que tu penses de la décision de la Chine par rapport à machin truc, au lieu que je ne réponde qu’à toi, tout le monde a la réponse puisque ça peut intéresser à tout le monde ce genre de question. C’est ça le format du live.
Franck : Ce sont des lives que pour des clients.
Matt : C’est que pour les clients, c’est que pour les clients. À la base, on faisait des vidéos sur YouTube, mais ça prend beaucoup de temps. Ça prend beaucoup de temps. En fait, on s’est dit plutôt que de faire ça comme ça et continuer sur YouTube, en tout cas, pour le moment, on va le faire juste en live pour les clients actuels.
Franck : Puisque ce sont des lives privés.
Matt : Ce sont des lives privés. En fait, on a décidé de faire la même chose pour Summit Gravity. Évidemment, ce n’est pas le mercredi soir, c’est le jeudi soir. Donc là, on en est à plusieurs lives déjà et on va prendre ça comme ça. Après, ce qui contribue aussi, je pense à l’image de marque par rapport à ça, c’est qu’on a pas mal de clients qui voient la contrainte que c’est bien. Parce que si c’est le mercredi soir, je ne peux pas voyager le mercredi soir. Je ne peux pas aller à un rendez-vous le mercredi soir. Je ne peux pas faire ça. En fait, le monde s’organise autour de ça et je dois m’organiser autour de ça également. Du coup, on a des clients qui disent pourquoi tu ne fais pas une fois sur deux. C’est faisable. Ça pourrait être une heure, une fois sur deux plutôt que 30 minutes toutes les semaines. Ou ça pourrait être une heure, une fois par mois, le premier mercredi ou le dernier mercredi, peu importe, et trier par questions les plus pertinentes.
Mais, ce n’est pas ce qu’on a choisi de faire, ce n’est pas ce que j’ai choisi de faire puisque ça permet comme ça d’avoir une structure. Tu ne dis pas : est-ce qu’on est le premier mercredi du mois ou le dernier. C’est quand ? Non. C’est tous les mercredis. Point barre. Alors, peut-être que ça changera à terme, je ne sais pas. Mais en tout cas, pour le moment, c’est comme ça. Aussi, on répond à toutes les questions. Même si tu n’es pas peut être une crypto star, tu ne connais pas hyper bien le truc et tu as une question, tu ne sais pas trop si ça vaut le coup de la poser, tu la poses et j’y réponds. Il n’y a pas de petites questions ou de grosses questions extrêmement intéressantes. Tout le monde a sa petite chance de poser sa question et d’avoir sa réponse par rapport à ça, mais ça peut être vraiment très varié.
Franck : Je vais revenir sur trois choses pour conclure cette interview. Il y a trois mots qui me reviendraient, tu as parlé de confiance, de qualité et sur le dernier point la fait de la décision. C’est-à-dire que plusieurs fois, tu as dit dans l’interview j’ai pris cette décision et je m’y tiens. Tu l’as dit à plusieurs reprises, tu as dit : « je fais ce que je dis, je dis ce que je fais. » C’était très intéressant. Merci Mathieu pour cette interview. Je te laisse le mot de la fin. Le mot de la fin, il est pour toi. Tu dis ce que tu veux.
Matt : Le mot de la fin, je pense qu’on est dans un nouveau paradigme avec les cryptomonnaies. Il y a les banques traditionnelles qui sont un peu en désuétude et qui galèrent sur certains points, notamment au niveau de la technologie. Tu as fait une excellente vidéo sur les néo-banques, donc on voit comment Revolut arrive à prendre des parts de marché là-dessus. On a maintenant les banques version 3.0. On va dire que la 2.0, c’est peut-être les néo-banques. La 3.0, c’est les crypto-banques qui prennent ça. Alors, ça ne veut pas dire que les premières banques sont nulles. Attention, pas du tout. Mais, elles sont un peu en retard parce qu’elles ont des organismes au-dessus qui sont très lents à mettre en place un comme toutes les grosses sociétés. Donc, on assiste à un nouveau paradigme et il faut faire partie de l’écosystème des cryptomonnaies. Tu ne peux pas aujourd’hui, en 2021, 2022, 2025, dire OK ce n’est pas du tout pour moi. Ce n’est pas concevable.
Aujourd’hui, on a des banques centrales qui s’intéressent aux cryptomonnaies, mais on a surtout des fonds d’investissement. Alors, je ne peux pas, mais on a des fonds d’investissement avec plusieurs centaines de milliards de dollars, plusieurs centaines de milliards, ça commence à chiffrer, qui s’intéressent extrêmement de près aux cryptomonnaies. Tu ne peux pas dire ouais, non, c’est juste un truc. C’est spéculatif. C’est une mode. C’est un machin. C’est une hipe, ça va passer. Ce n’est juste pas possible parce que ce sont ces types de fonds qui prennent les décisions de fond pour l’avenir de la planète, de l’avenir financier de la planète. Donc, tu ne peux pas te dire ouais, non, c’est juste un effet de mode. Les cryptos de façon, le bitcoin est trop cher en plus, ça monte, ça baisse. On ne comprend rien du tout. Oui, c’est le côté spéculatif. Mais il n’y a pas que le bitcoin, il n’y a pas que le côté spéculatif.
Alors, il ne faut pas oublier quand même que derrière, on a toute une économie qui est en train de se mettre en place. Nous, en Europe, on se rend peut-être pas très bien compte puisque tu vois, je te fais un paiement en euros via Revolut, tu l’as dans la seconde. Je te fais un paiement bancaire, c’est assez facile. Mais dès que tu commences à faire des transactions un peu plus importantes, nous quand on veut payer des fournisseurs en Chine ou aux États-Unis, c’est la croix et la bannière si on ne le fait pas en bitcoin. C’est la croix et la bannière. C’est surtout que ce sont des systèmes bancaires qui sont différents. Là, on est en SEPA. Le reste du monde, c’est du Swift, donc ce n’est pas compatible. Il faut passer par des banques de transit. C’est le bordel. Ça permet de résoudre ça. Surtout ce que ça permet de résoudre, toutes les personnes qui ne sont pas bancarisées parce que nous, on n’a pas ce problème en Europe, tout le monde a son compte bancaire normalement.
Franck : C’est pour ça que les banques et les institutions et les États ne sont pas trop fan des cryptomonnaies.
Matt : Ils ne sont pas trop fans. Puis aussi, les banques ne sont pas trop fan de bancarisées les personnes à faible revenu puisque ça ne rapporte rien du tout. C’est la réalité. Donc, il y a un mouvement qui est en train de se mettre en place. On a l’impression que là, ça a déjà beaucoup explosé et qu’il y a beaucoup de choses qui ont été faites. C’est le cas, mais il me semble que tout reste à faire. De toute manière, tout ne peut pas avoir été fait. C’est logique. Ça fait 10 ans que ça existe, un peu plus de 10 ans, donc imagine dans 100 ans comment ce sera. Il faut être là au début. Il ne faut pas se dire ah ouais, mais là, c’est trop tard. Il faut voir ça comme Internet. Internet dans les années 90, en 2000, tout le monde parlait d’Internet. Mais regarde Internet en 2000 par rapport à Internet aujourd’hui, c’est le jour et la nuit. En revanche, si tu étais en 2000 et que tu regardais ça, tu dis c’est trop tard. C’est trop tard. Ça a déjà monté, il y a ceci et il y a tout. Tout a été fait et c’est trop tard alors que non.
Franck : Tu penses qu’on est où ? J’en parle souvent dans mes vidéos de la courbe du cycle de l’innovation par Everett Roger. C’est-à-dire qu’au début, on a les primoadoptants. On a les suiveurs. On a la majorité. On a la garde. Après, on a la longue traîne, des gens qui restent. Tu penses qu’on en est où par rapport aux cryptomonnaies, par rapport à ça ?
Matt : Il suffit de regarder les statistiques. Il n’y a même pas 2 % de la population qui a des cryptos. Tu es au début.
Franck : C’est maintenant qu’il y a plus de sous.
Matt : C’est certain, mais pas demain. C’est sur du moyen et long terme. Il faut avoir aussi le courage. On revient sur les décisions, il faut avoir le courage de rester en phase avec ce que tu imagines puisque si tu dis : moi, je veux m’enrichir dès le mois prochain, tu vas prendre des décisions qui sont contre toi sur le long terme puisque l’enrichissement, il se fait sur des mois et des années. Ce qui ne veut pas dire que tu ne vas pas faire de très bon chiffre sur un mois. Mais si tu vises que le court terme, tu ne vas pas y arriver. C’est ce qu’on dit, il y a beaucoup de personnes qui surestiment ce qu’ils peuvent faire en un an et qui sous-estiment ce qu’ils peuvent faire en 10 ans.
Le paradigme, il est là aussi, c’est de changer la vision et de se dire : OK à court terme, je ne sais pas trop ce qui va se passer, mais à long terme, c’est certain que ça va exploser. Alors, on n’est jamais 100 % certain, évidemment. Mais quand tu vois les fonds d’investissement qui commencent à injecter, ils commencent à injecter des milliards de dollars dans ce type de projets. Ce n’est pas pour fermer tout demain. On a aussi un bon exemple. C’est Coinbase, une des plus grosses plateformes au monde qui est rentré en bourse, valorisée à l’époque, il y a quelques mois à 100 milliards de dollars. S’il rentre en bourse, c’est supervisé par le gouvernement américain du coup, par la banque centrale américaine.
Si c’est supervisé comme ça, la commission, la SEC, ce n’est pas pour dire : on interdit les cryptomonnaies demain. Ce n’est pas possible. On ne peut pas faire rentrer en bourse une boite crypto en disant que non, les cryptos, on interdit. Ce n’est juste pas possible. Quels sont les mécanismes sous-jacents derrière ? On ne sait pas, mais on s’en fiche de savoir. C’est comme ta voiture, tu t’en fiches de savoir exactement comment ça fonctionne. Si ça t’intéresse, tu t’intéresses au sujet. Toi, ce que tu veux, tu mets la clef ou tu appuies sur start et ça part. Et là, c’est exactement la même chose. Donc, il faut s’intéresser aux cryptomonnaies, il faut en acheter, même si ce n’est pas beaucoup, même si c’est un peu. Pensez aux générations d’après. Vous pourrez léguer ces cryptomonnaies à vos enfants. Il y a des projets qui sont en train d’être créés pour faire du legs de cryptomonnaies, ce genre de choses. C’est pour ça que je dis que tout est en train d’être mis en place et on ne peut pas passer à côté. Ce qui ne veut pas dire non plus que si vous avez 10 000 euros, il faut mettre 10 000 euros dedans. Vous mettez en fonction de ce qui vous intéresse dans le service qui vous intéresse, dans le produit qui vous intéresse, sur l’horizon de temps qui vous intéresse. Mais on ne peut pas passer à côté. C’était le mot de la fin.
Franck : Merci Matt pour la qualité de tes réponses puis je te dis à très bientôt.
Matt :
Puis surtout, n’oubliez jamais, il ne faut pas être la énième copie d’une copie, sinon vous vous transformez en photocopieur.
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